Lamia Bouhmedi, figure montante du football africain, a été couronnée « Meilleure entraîneure » d’une équipe féminine lors des prestigieux CAF Awards 2024. À la tête du TP Mazembe, elle a conduit son équipe à la victoire en Ligue des champions féminine. Malgré ce succès, elle décrit les défis liés à sa position dans un milieu encore largement dominé par les hommes.
Selon Bouhmedi, les entraîneures africaines doivent surmonter des obstacles bien plus importants que leurs homologues masculins pour s’imposer. « Une femme doit travailler dix fois plus pour être reconnue », déclare-t-elle, insistant sur le fait que la confiance des dirigeants reste difficile à obtenir. Pourtant, elle loue le soutien de son club, le TP Mazembe, et du président Moïse Katumbi, qui lui ont offert des conditions favorables pour performer.
L’entraîneure marocaine rappelle que le football africain reste ancré dans des perceptions conservatrices, où ce sport est encore perçu comme réservé aux hommes. De nombreuses équipes féminines sont dirigées par des hommes, un déséquilibre que Bouhmedi espère voir évoluer. Elle aspire également à un changement de mentalité qui ouvrirait la voie aux femmes pour entraîner des équipes masculines.
Bouhmedi estime qu’entraîner une équipe masculine est un défi qu’elle pourrait relever, arguant que le football repose sur les mêmes règles pour tous. Elle plaide pour plus d’ouverture dans le monde sportif et un véritable investissement dans le football féminin en Afrique, tant sur le plan financier qu’institutionnel.
Forte de son expérience personnelle, Lamia Bouhmedi souligne les différences qu’une femme entraîneure peut apporter, notamment dans la compréhension des besoins physiques et émotionnels de ses joueuses. « Je suis une amie en dehors du terrain, mais un commandant sur la pelouse », affirme-t-elle, revendiquant une discipline rigoureuse et une proximité humaine avec ses joueuses.
Depuis ses débuts à Berrechid, où sa mère a fondé une équipe féminine pour lui permettre de jouer, jusqu’à sa formation en Allemagne, Bouhmedi a fait preuve d’une détermination sans faille. Blessée à 26 ans, elle a transformé cet obstacle en opportunité pour devenir entraîneure. Aujourd’hui, elle regarde son chemin comme un combat qui continue, déterminée à ouvrir de nouvelles voies pour les femmes dans le football africain.