Ce 11 janvier, la base militaire française d’Abéché, située dans la province du Ouaddaï au Tchad, a été officiellement transférée aux autorités tchadiennes. Lors d’une cérémonie marquée par l’abaissement du drapeau français, le contrôle de cette installation stratégique est revenu à l’armée nationale tchadienne.
Présidée par le ministre tchadien des Armées et des Anciens Combattants, Issakha Maloua Djamous, la cérémonie a marqué la fin d’une présence militaire française à Abéché. Les troupes françaises ont entamé leur retrait, embarquant leurs équipements dans un avion pour quitter définitivement cette région du Tchad. Ce transfert met un terme à plusieurs années de coopération militaire sur ce site.
Cette rétrocession s’inscrit dans un contexte plus large de révision des relations militaires entre la France et ses partenaires africains. Après les changements politiques récents au Tchad, notamment depuis la transition initiée en 2021 après la mort du président Idriss Déby Itno, les partenariats militaires ont évolué, reflétant un désir d’autonomisation des forces armées tchadiennes.
La remise de la base d’Abéché symbolise une volonté affirmée du Tchad de renforcer sa souveraineté militaire. Selon des responsables tchadiens, ce site stratégique sera désormais utilisé pour accroître la sécurité régionale et lutter contre les défis transfrontaliers, notamment le terrorisme et les conflits armés dans le Sahel.
Située à proximité de zones sensibles telles que le Darfour soudanais, la base d’Abéché a joué un rôle clé dans la stabilité régionale. Sous contrôle français, elle a servi de point de soutien logistique dans les opérations au Sahel. Sa rétrocession soulève des questions sur les capacités de l’armée tchadienne à maintenir cette dynamique sécuritaire.
Ce transfert s’inscrit également dans une tendance plus large de désengagement militaire français en Afrique, marquée par la fin de l’opération Barkhane en 2022 et le retrait progressif des troupes françaises de pays comme le Mali et le Burkina Faso. Face à ces départs, les nations africaines intensifient leurs efforts pour reprendre le contrôle de leurs infrastructures militaires et assurer leur sécurité nationale.