Le drame de Stilfontein, en Afrique du Sud, s’est alourdi avec la récupération de 78 corps dans une mine d’or abandonnée. Depuis lundi 13 janvier, les secours ont évacué d’urgence ces dépouilles tout en aidant plus de 240 survivants. Les opérations de sauvetage, qui se poursuivent dans des conditions difficiles, sont proches de leur conclusion, selon les autorités locales.
Les équipes de secours ont travaillé sans relâche pour évacuer les mineurs de ce puits de plusieurs kilomètres de profondeur. Les survivants, souvent affaiblis par des semaines de privations, ont été transportés vers des hôpitaux ou des postes de police environnants. Parallèlement, un camion a acheminé les corps vers les morgues de Klerksdorp et Potchefstroom, déjà saturées. La police s’emploie encore à inspecter les galeries pour s’assurer qu’aucun corps ou survivant n’a été laissé.
Les victimes, connues sous le nom de “zama zama” (« ceux qui tentent leur chance » en zoulou), sont des orpailleurs illégaux venus du Mozambique, du Lesotho et du Zimbabwe. Attirés par des promesses illusoires d’emploi, ces hommes exploitent des gisements abandonnés sous le contrôle de gangs criminels. La situation met en lumière la vulnérabilité de ces travailleurs et l’absence de mesures efficaces pour réguler cette activité.
Les pouvoirs publics sud-africains sont pointés du doigt pour leur gestion de la situation. L’opinion publique accuse le gouvernement d’avoir adopté une approche répressive, en bloquant l’accès à la mine et en restreignant l’approvisionnement en nourriture. Ces mesures auraient aggravé les conditions des mineurs, déjà exploités par des réseaux criminels.
La société civile, les familles et certains syndicats, comme la SAFTU, exhortent le gouvernement à reconnaître sa part de responsabilité. Ils dénoncent le manque de réactivité face aux appels à l’aide, qui a conduit à ce bilan tragique. L’Alliance démocratique, principale force d’opposition, demande l’ouverture d’une commission d’enquête indépendante pour éclaircir les événements.
Ce drame soulève des questions cruciales sur la gestion des mines abandonnées et le rôle des autorités dans la protection des populations vulnérables. Pour éviter de tels épisodes, les acteurs politiques, économiques et sociaux devront travailler ensemble pour mettre en place des solutions durables. Une meilleure surveillance des sites miniers et une lutte renforcée contre les réseaux criminels figurent parmi les priorités identifiées.