L’Université de Winnipeg a pris une mesure drastique en annonçant, mardi, la suppression de son programme d’études en langue anglaise, l’English Language Program, ainsi que la suspension de son programme de soccer féminin. L’administration justifie cette décision par des « défis économiques » liés à la politique fédérale imposant un plafonnement du nombre de permis d’études pour les étudiants étrangers.
Selon Todd Mondor, vice-président et vice-chancelier de l’université, le nombre d’étudiants étrangers inscrits a connu une chute spectaculaire, avec une baisse de 34 % en un an. En 2022, plus de 1 500 étudiants étrangers étaient inscrits à l’Université de Winnipeg, mais les restrictions introduites en janvier 2024 ont compromis ces statistiques. L’English Language Program, qui était une source importante de revenus, n’est plus jugé viable.
Cette crise trouve son origine dans la décision du ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller, d’établir un plafond sur les permis d’études pour une durée de deux ans. En 2023, l’objectif était fixé à 485 000 permis, mais il a été abaissé à 437 000 pour 2025 et 2026. Cette mesure vise à réguler l’afflux d’étudiants étrangers face à des capacités d’accueil jugées insuffisantes.
La direction de l’université craint que ces restrictions n’entachent durablement son attractivité auprès des étudiants internationaux. Ces derniers étaient une source cruciale de financement pour plusieurs programmes académiques et sportifs. Bien que les cours en cours soient maintenus, l’avenir des programmes non viables reste incertain.
Les étudiants et professeurs expriment leur inquiétude face à ces changements. Certains craignent une diminution de la diversité culturelle au sein de l’établissement, tandis que d’autres pointent du doigt une gestion fédérale qui ne tient pas compte des besoins des universités locales.
Face à cette situation, certains élus locaux appellent Ottawa à réexaminer ses objectifs de plafonnement pour soutenir les institutions postsecondaires. Les discussions pourraient s’intensifier dans les mois à venir, alors que plusieurs universités canadiennes font face à des défis similaires.