Ce lundi 27 janvier 2025, le président libérien Joseph Boakai a prononcé une allocution importante devant l’Assemblée nationale, soulignant les « progrès » réalisés dans la lutte contre la corruption. Devant le Capitole, encore marqué par l’incendie criminel de décembre dernier, le président a insisté sur la sécurité de l’État et le renforcement de la transparence comme piliers de son mandat.
Lors de son discours d’une heure, Joseph Boakai a rappelé les efforts de son administration pour combattre la corruption et promouvoir la transparence. Il a salué une prise de conscience croissante des citoyens, affirmant que ces avancées marquent un tournant pour le Liberia. Cependant, le président a reconnu que ce fléau demeure un adversaire redoutable, freinant le développement du pays.
L’allocution intervient dans un climat politique tendu. L’incendie du Capitole en décembre 2024, qui n’a pas été évoqué dans le discours, illustre les divisions profondes au sein de l’État. Ces tensions se traduisent par des affrontements au Parlement, où deux blocs s’opposent sur des questions clés, notamment le sort du président Jonathan Fonati Koffa, accusé d’être impliqué dans des scandales.
Malgré les déclarations du président, certains observateurs restent critiques. Abdullah Kiatamba, analyste politique libérien, estime que les avancées revendiquées par Joseph Boakai restent limitées. « Il est respecté mais manque d’autorité pour rassembler un pays divisé », a-t-il déclaré. L’absence de mesures concrètes, comme la mise en place d’un tribunal spécial pour les crimes de guerre, renforce les doutes.
Les divisions internes au sein du gouvernement et la gestion controversée des crises ont affaibli l’image de Joseph Boakai. Son choix de soutenir le bloc majoritaire au Parlement, via le ministre de la Justice, a semé la confusion parmi ses partisans. Cette décision contraste avec son appel à l’unité nationale, souvent mis en avant dans ses discours.
Malgré ces critiques, le président Boakai tente de maintenir le cap en mettant l’accent sur la sécurité et la stabilité. Cependant, pour convaincre ses détracteurs, il devra accélérer les réformes promises, notamment sur les questions de justice et de lutte contre l’impunité. Dans un pays encore marqué par des divisions profondes, sa capacité à transformer ses engagements en actions concrètes déterminera l’héritage de son mandat.