Après des mois de tensions, les discussions entre le gouvernement du Mali et l’entreprise minière canadienne Barrick Gold ont repris. Au centre de ces échanges se trouve Mark Bristow, le PDG de Barrick, qui résiste depuis plus d’un an aux pressions du régime d’Assimi Goïta. Alors que Bamako exige près de 500 millions de dollars de la compagnie minière, le bras de fer se poursuit avec des conséquences importantes pour l’avenir de l’industrie aurifère du pays.
Mark Bristow est un géologue sud-africain qui a bâti sa carrière en développant des mines à travers l’Afrique. À la tête de Randgold Resources dès 1995, il a dirigé des projets miniers au Mali, en Côte d’Ivoire et en République démocratique du Congo. Grâce à son expertise, il a réussi à fusionner Randgold avec Barrick Gold en 2018, faisant ainsi de lui l’un des leaders les plus influents du secteur minier mondial.
Le Mali est un acteur clé du marché aurifère, et Barrick Gold y exploite l’importante mine de Loulo-Gounkoto. Cependant, un audit gouvernemental a révélé un manque à gagner de plusieurs centaines de milliards de FCFA pour l’État malien, ce qui a conduit Bamako à réclamer une compensation financière aux compagnies minières. Depuis, Barrick tente de négocier une réduction du montant demandé tout en maintenant ses activités dans le pays.
En septembre 2024, Barrick a accepté de verser 50 milliards de FCFA à l’État malien, mais ce dernier a remis en cause l’accord et bloqué les exportations d’or de la compagnie. En janvier 2025, la situation s’est aggravée lorsque les autorités maliennes ont saisi trois tonnes d’or sur le site de Loulo-Gounkoto. En réponse, Barrick a suspendu ses opérations et entamé une procédure d’arbitrage international. L’issue de cette confrontation influencera l’avenir des investissements miniers dans la région.
Connu pour ses talents de négociateur, Mark Bristow a déjà résolu des conflits similaires, notamment en Tanzanie en 2019. Cependant, cette fois, il évite soigneusement de se rendre au Mali, contrairement à d’autres dirigeants miniers qui y ont été arrêtés. Il préfère mener les négociations à distance, ce qui témoigne de la complexité et des risques liés à la situation actuelle.
Les discussions en cours pourraient aboutir à un compromis ou à une rupture totale entre Barrick et Bamako. Le gouvernement malien souhaite désormais imposer un nouveau code minier augmentant sa part de participation à 35 %, contre 20 % actuellement. En échange, il propose de restituer l’or saisi. Pendant ce temps, les 8000 employés de Barrick au Mali attendent de savoir ce que leur avenir leur réserve.