L’armée ougandaise a fermement démenti les allégations selon lesquelles elle aurait envoyé un millier de soldats supplémentaires dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette déclaration intervient après que Kinshasa a affirmé, samedi, avoir constaté une augmentation des effectifs ougandais dans la région. Kampala reconnaît un redéploiement de ses troupes, mais assure que celui-ci s’inscrit exclusivement dans le cadre de l’opération conjointe Shujaa.
Lancée en novembre 2021, l’opération Shujaa est une initiative conjointe entre l’Ouganda et la RDC visant à éradiquer les Allied Democratic Forces (ADF), un groupe armé affilié à l’État islamique. Kampala affirme que ses mouvements militaires récents visent à renforcer ses bases avancées et à optimiser son dispositif pour éviter toute incursion ennemie. Selon Deo Akiki, porte-parole adjoint de l’armée ougandaise, les troupes en RDC respectent les limites fixées par l’accord entre les deux pays.
Ce redéploiement intervient dans un climat de tensions croissantes dans l’est de la RDC, où les combats entre le Mouvement du 23 Mars (M23) et l’armée congolaise s’intensifient. La présence militaire ougandaise dans cette zone suscite des interrogations, certains observateurs craignant une implication indirecte de Kampala dans ce conflit. Malgré les déclarations officielles, le gouvernement congolais reste prudent face aux intentions réelles de son voisin.
Les autorités congolaises s’inquiètent des possibles interactions entre les troupes ougandaises et les autres groupes armés présents dans la région. Alors que le président Museveni avait affirmé en décembre que des avancées significatives avaient été réalisées contre les ADF, les violences persistent, notamment en raison de la montée en puissance du M23. Cette situation alimente les spéculations sur d’éventuelles reconfigurations stratégiques de l’armée ougandaise.
Kampala insiste sur le fait que son action militaire reste cantonnée à la lutte contre les ADF et qu’elle n’a mené aucune opération visant le M23. « Notre mission est claire et définie avec les forces conjointes de la RDC. Elle concerne uniquement la lutte contre les ADF et toute autre force négative opérant dans notre secteur », a réaffirmé Deo Akiki. L’armée ougandaise veut ainsi dissiper tout malentendu quant à son engagement dans la région.
L’avenir des opérations militaires dans l’est de la RDC demeure incertain. Alors que la situation sur le terrain évolue rapidement, la coopération entre Kampala et Kinshasa pourrait être mise à rude épreuve si les soupçons d’un rôle élargi de l’Ouganda se renforcent. Pour l’instant, chaque partie campe sur ses positions, et la stabilité régionale reste menacée par les nombreux conflits en cours.