Le 2 février dernier, lors d’une cérémonie avec ses partisans, Adrien Houngbédji, ancien président de l’Assemblée nationale et figure importante de la politique béninoise, a surpris tout le monde. Il a demandé la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés, créant des remous, notamment dans le camp du président Patrice Talon, dont il est pourtant un allié.
Malgré son soutien habituel au gouvernement, Adrien Houngbédji a ouvertement exprimé son désaccord avec la situation actuelle. « Il faut libérer les prisonniers et permettre aux exilés de revenir. Nous devons nous retrouver et dialoguer, comme nous l’avons fait lors de la conférence nationale », a-t-il affirmé. Ses propos ont été bien accueillis par l’opposition, qui partage ces revendications.
Depuis plusieurs années, le climat politique au Bénin est tendu. Plusieurs figures de l’opposition ont dû s’exiler, et d’autres sont en prison. L’appel d’Adrien Houngbédji rejoint celui de personnalités comme les anciens présidents Nicéphore Soglo et Boni Yayi, ainsi que l’ex-président de la Cour constitutionnelle Théodore Holo, qui plaident pour un apaisement.
Si l’opposition soutient la déclaration d’Adrien Houngbédji, la majorité présidentielle est divisée. Un ministre conseiller l’a vivement critiqué, tandis que le porte-parole du gouvernement a préféré tempérer, estimant que ces débats montrent la bonne santé de la démocratie au Bénin.
Encouragée par cette prise de position, l’opposition ne compte pas relâcher la pression. Le vice-président du parti Les Démocrates a même rencontré Adrien Houngbédji à Porto-Novo pour saluer son discours, qui renforce leur combat pour une ouverture politique.
Certains analystes pensent que cette déclaration d’Adrien Houngbédji est une stratégie politique, tandis que d’autres y voient une opportunité pour le président Talon d’ouvrir le dialogue avec ses opposants. Reste à savoir si cette initiative marquera un tournant dans la vie politique béninoise.