Du 15 au 16 février, la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, sera le théâtre du 38e sommet de l’Union africaine (UA). Cet événement majeur réunira les chefs d’État et de gouvernement du continent pour discuter des enjeux cruciaux de l’organisation panafricaine. En amont, les ministres des Affaires étrangères se retrouveront les 12 et 13 février lors de la 46e session du Conseil exécutif afin de préparer les dossiers stratégiques qui seront débattus.
L’un des moments forts du sommet sera le lancement officiel du thème de l’année 2025 de l’UA : “Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine par le biais des réparations”. Ce choix illustre la volonté des dirigeants africains de mettre en avant les questions de justice historique et de reconnaissance des torts subis par les populations africaines et afrodescendantes à travers le monde. Cette thématique devrait donner lieu à des discussions approfondies sur les modalités concrètes de réparation et les engagements des pays membres en faveur de cette cause.
Ce sommet intervient dans un contexte où l’Afrique fait face à des défis multiples, allant des crises politiques et sécuritaires aux difficultés économiques et sociales. Parallèlement, l’agenda 2063, feuille de route stratégique de l’UA pour le développement du continent, continue de guider les politiques africaines en matière d’intégration, de paix et de prospérité. La question du renforcement de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) sera également au cœur des discussions, avec l’objectif d’accélérer la mise en œuvre de cet ambitieux projet économique.
Le sommet de l’UA sera aussi l’occasion d’évaluer les progrès réalisés dans plusieurs domaines stratégiques, notamment l’industrialisation, l’innovation technologique et l’accélération du développement économique. Les débats mettront en lumière les initiatives destinées à renforcer l’autosuffisance du continent, en particulier dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture et de la transformation numérique. L’engagement des États africains dans la recherche de solutions durables face aux chocs économiques mondiaux sera également un point clé de l’agenda.
Les populations africaines attendent de leurs dirigeants des décisions concrètes pour améliorer leurs conditions de vie et renforcer la souveraineté du continent. Certains observateurs soulignent que les sommets de l’UA sont souvent critiqués pour leur manque d’actions tangibles. Cependant, les récents efforts de l’organisation pour faire face aux conflits régionaux et promouvoir des solutions africaines aux problèmes du continent montrent une dynamique nouvelle.
Les grandes puissances, qu’il s’agisse de la Chine, des États-Unis ou de l’Union européenne, suivront de près les discussions du sommet, en raison de leurs intérêts économiques et stratégiques en Afrique. La question des partenariats internationaux et de la place de l’Afrique sur la scène mondiale figurera donc en filigrane des débats. L’enjeu pour l’UA sera de concilier les intérêts des différents acteurs tout en affirmant son indépendance et son rôle moteur dans la transformation du continent.