Lundi 16 mai, les autorités maliennes ont annoncé avoir déjoué une tentative de coup d’État. Parmi les officiers interpellés, le plus gradé est le lieutenant-colonel Amadou Keïta. Également membre du CNT, il est considéré comme un proche du colonel Malick Diaw, l’un des cinq piliers du coup d’État d’août 2020. Depuis, les spéculations vont bon train.
Malick Diaw est l’un des cinq piliers du coup d’État d’août 2020, mené aux côtés d’Assimi Goïta. Alors premier vice-président de la junte du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), Malick Diaw est aujourd’hui président du Conseil national de transition (CNT) du Mali, qui fait office d’assemblée législative en attendant de futures élections.
Si le CNT a officiellement dénoncé la tentative de coup d’État menée dans la nuit du 11 au 12 mai et a appelé à ce que ses auteurs soient tous identifiés et traduits en justice, beaucoup ont remarqué que ce n’était pas Malick Diaw qui avait signé le communiqué. « Le président signe les déclarations et le secrétaire général signe les communiqués » justifie-t-on au CNT.
Reste que, de la classe politique malienne jusque sur les réseaux sociaux,l’arrestation du lieutenant-colonel Amadou Keïta, présenté comme l’un de ses proches, a relancé les rumeurs sur de possibles divisions et jeux de clan au sein du pouvoir. Malick Diaw est-il indirectement visé ? Serait-il lui-même impliqué dans la tentative de putsch déjouée ? Des messages anonymes ont abondamment circulé, faisant état d’une convocation de Malick Diaw à la présidence ou encore de sa prochaine mise aux arrêts.
Plusieurs figures de la politique malienne, s’exprimant sous couvert d’anonymat, croient savoir que Malick Diaw serait en conflit, depuis plusieurs mois, avec d’autres membres de la junte au pouvoir, à commencer par le chef de l’État, le colonel Assimi Goïta lui-même. En cause : son intelligence, son sens de la stratégie, sa moindre radicalité vis-à-vis des partenaires internationaux, et surtout ses supposées ambitions présidentielles.