Le premier sommet des ministres des Affaires étrangères du G20, qui s’est tenu à Johannesburg le 21 février, a été marqué par une forte concentration sur la guerre en Ukraine. Bien que plusieurs conflits africains aient été abordés, c’est bien la situation en Ukraine qui a retenu l’attention, donnant lieu à des échanges intenses, particulièrement entre les membres européens et russes. Les États-Unis ont marqué leur absence par la non-présentation d’une délégation de haut niveau, leur représentante à Pretoria ayant pris part en lieu et place.
La rencontre, bien qu’importante, n’a pas vu la participation des figures majeures attendues, comme les représentants de Washington, ce qui a soulevé des interrogations sur l’engagement de l’administration américaine dans le processus. Cela a laissé place à d’autres puissances, comme la Chine, qui ont profité de ce vide diplomatique pour affirmer davantage leur présence. Le ministre russe Sergueï Lavrov, quant à lui, a défendu vigoureusement la position de Moscou face à ses homologues, alors que la diplomatie occidentale, par la voix de Jean-Noël Barrot, a réaffirmé son soutien à l’Ukraine.
Cette réunion du G20 intervient dans un contexte où la guerre en Ukraine s’est installée durablement sur la scène internationale, exacerbant les divisions entre les puissances mondiales. L’Afrique du Sud, tout en plaidant pour un multilatéralisme renforcé, a pris soin de souligner les priorités du continent, notamment la question du changement climatique et de l’innovation financière pour les pays en développement. Cependant, l’Ukraine, aux côtés d’autres points chauds comme la République Démocratique du Congo et Gaza, a dominé les échanges, illustrant l’impact global du conflit.
La réunion du G20 s’est tenue dans un climat de plus en plus tendu. Si le président sud-africain Cyril Ramaphosa a appelé au dialogue et à une résolution pacifique des conflits, la guerre en Ukraine semble désormais se jouer sur le terrain diplomatique, avec des implications directes pour l’ordre international. À quelques mois du sommet des chefs d’État, où la question ukrainienne pourrait à nouveau être un point de friction majeur, la participation de Vladimir Poutine reste incertaine, en raison de son mandat d’arrêt délivré par la Cour Pénale Internationale.
L’absence notoire des États-Unis, future présidence du G20 en 2026, soulève des questions sur le rôle de Washington au sein du groupe. Cette situation ouvre la porte à des acteurs comme la Chine, qui pourrait bien redéfinir les rapports de force à l’échelle mondiale. L’Afrique du Sud, en tant qu’hôte de cette réunion, semble jouer un rôle clé pour modérer les discussions, tout en mettant en avant les préoccupations africaines et la nécessité d’un ordre international plus équitable.
En marge des discussions officielles, Zane Dangor, directeur des Affaires étrangères sud-africaines, a souligné la nécessité de traiter tous les chefs d’État sous le même prisme de justice internationale. Le ministre a particulièrement fait référence au Premier ministre israélien, appelant à la même rigueur qu’à l’égard de Vladimir Poutine, une position qui témoigne des tensions croissantes autour de la gouvernance mondiale. De plus, l’Afrique du Sud a annoncé la visite prochaine du président ukrainien, une étape qui pourrait redéfinir les relations diplomatiques du pays avec l’Ukraine tout en maintenant son rôle central dans la médiation multilatérale.