Lors des funérailles de Hassan Nasrallah, ce dimanche 23 février à Beyrouth, Naïm Qassem, son successeur à la tête du Hezbollah, a réaffirmé avec ferveur l’engagement du mouvement chiite à poursuivre la « résistance » contre Israël. Le discours, diffusé en direct sur des écrans géants et à la télévision, a été marqué par des promesses de fidélité aux principes de Nasrallah, dont la disparition avait eu lieu en septembre 2024 à la suite de frappes israéliennes. Dans une atmosphère de recueillement intense, Qassem a appelé à la mobilisation continue face à Israël et a souligné que le Hezbollah demeurerait fidèle à son héritage.
Dans son allocution, Naïm Qassem a insisté sur le fait que la « résistance contre Israël » n’était pas terminée et qu’elle se poursuivrait tant que l’occupation israélienne perdurerait, rappelant ainsi l’importance de la cause palestinienne pour le Hezbollah. Selon lui, même dans les conditions les plus extrêmes, telles que la destruction des foyers ou la perte de combattants, le mouvement continuerait de se battre. Il a également adressé un avertissement aux États-Unis, soulignant qu’aucune ingérence étrangère ne serait tolérée au Liban, un pays récemment doté d’un nouveau président et d’un gouvernement soutenus par Washington.
Le discours de Naïm Qassem s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes au Liban et dans la région, marqué par des décennies de conflit israélo-arabe. Depuis sa création en 1982, le Hezbollah a joué un rôle majeur dans la résistance à l’occupation israélienne, notamment lors de la guerre de 2006, et continue d’être un acteur central du paysage politique et militaire libanais. Le groupe, soutenu par l’Iran, est aussi perçu comme un facteur de déstabilisation dans la région, et ses actions sont régulièrement pointées du doigt par Israël et ses alliés occidentaux. Le discours de Qassem s’inscrit donc dans cette longue tradition de résistance face à un ennemi jugé hégémonique.
Les perspectives d’avenir pour le Hezbollah, suite à ce discours, semblent liées à l’intensification de la lutte contre Israël, notamment par le biais de pressions diplomatiques et militaires. Naïm Qassem a évoqué la possibilité d’une approche diplomatique pour obtenir le retrait israélien des territoires libanais occupés, tout en soulignant que la résistance resterait une option valide tant que cette occupation perdurerait. Parallèlement, le Hezbollah continuera sans doute de maintenir sa présence militaire dans le sud du Liban, où l’armée libanaise joue un rôle complexe en s’attaquant parfois aux arsenaux du groupe.
Le Hezbollah, fidèle à sa stratégie de mobilisation, a organisé une cérémonie de funérailles grandiose, en déployant des milliers de partisans et de militants pour témoigner de sa force et de son unité. Des délégations venues de pays alliés, notamment l’Iran, étaient également présentes, soulignant le soutien international dont bénéficie le mouvement. Cette démonstration de force vise non seulement à réaffirmer sa résilience face aux frappes israéliennes, mais aussi à envoyer un message fort à Israël, particulièrement dans un contexte où les tensions restent vives, comme en témoigne le survol de Beyrouth par des avions israéliens pendant la cérémonie.
La cérémonie a réuni une foule impressionnante et émotive, où chants, prières et pleurs ont marqué l’événement. Pour beaucoup des participants, la disparition de Nasrallah demeure difficile à accepter, et l’atmosphère était marquée par une profonde ferveur. Nombreux sont ceux qui ont pris part à la procession menant à l’inhumation, provenant de diverses régions du Liban. Ces moments de recueillement soulignent non seulement le lien fort entre le Hezbollah et ses partisans, mais aussi l’influence croissante du mouvement dans la vie politique et sociale du pays, malgré les défis auxquels il fait face.