La Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) a signé, le 28 février 2025, un accord de ligne de crédit de 100 millions d’euros avec la Banque Européenne d’Investissement (BEI), marquant une étape importante dans le financement du développement en Afrique de l’Ouest. Cette transaction, la première du genre entre les deux institutions, a été officialisée à l’occasion du Forum Finance en Commun à Cape Town. L’accord permettra de soutenir des projets dans divers secteurs clés tels que l’irrigation, l’accès à l’eau, la santé, l’éducation, les engrais et l’énergie.
Le financement accordé par la BEI se répartit sur plusieurs domaines essentiels pour le développement durable de la région. Une partie substantielle, soit 68 millions d’euros, sera allouée au secteur de l’énergie, un domaine stratégique pour l’Afrique de l’Ouest, en raison des défis liés à l’approvisionnement énergétique. Le secteur de l’eau et de l’assainissement recevra 17 millions d’euros, tandis que 8 millions d’euros seront investis dans la santé et 7 millions dans l’éducation. Mory Soumahoro, vice-président de la BIDC, a précisé que cet accord permettra également de favoriser le financement « vert » et « social », essentiels pour répondre aux besoins croissants de la région.
Ce financement s’inscrit dans le cadre de l’initiative européenne Global Gateway, qui vise à renforcer les partenariats de l’Union Européenne avec les pays partenaires en soutenant des projets d’infrastructures durables. La BIDC, un acteur clé du développement en Afrique de l’Ouest, bénéficie d’un soutien de la BEI pour la première fois, ce qui représente un tournant stratégique pour la banque et pour la région. En soutenant des projets dans des secteurs aussi vitaux que l’eau, l’énergie, la santé et l’éducation, cet accord renforce les objectifs de développement durable pour la région et répond à l’urgence des besoins en infrastructures.
L’accord avec la BEI ouvre des perspectives prometteuses pour la BIDC et la région dans son ensemble. En effet, la BIDC envisage d’étendre ce financement à hauteur de 300 millions d’euros pour soutenir des infrastructures vertes et durables. Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI, a souligné l’importance de cette collaboration pour répondre aux défis climatiques de l’Afrique de l’Ouest, en particulier la transition énergétique. Ce financement pourrait ainsi jouer un rôle clé dans la résilience face aux enjeux environnementaux et socio-économiques.
Selon Mory Soumahoro, la BIDC collabore déjà avec d’autres institutions financières internationales, mais l’accord avec la BEI se distingue par la compétitivité de ses conditions de financement. Ce partenariat devrait également permettre à la banque de diversifier ses sources de financement pour des projets à long terme. L’important soutien technique de l’Union Européenne permettra de garantir que ces projets respectent les normes environnementales et sociales, notamment en matière d’égalité des genres, comme l’a précisé un représentant de la Commission Européenne.
Ce partenariat entre la BIDC et la BEI marque une avancée stratégique pour le financement de projets en Afrique de l’Ouest. Grâce à cet accord, la région pourra bénéficier de ressources supplémentaires pour développer des infrastructures durables et renforcer sa résilience face aux défis climatiques et économiques. L’ouverture de ce crédit à des secteurs sensibles comme la finance verte et sociale pourrait transformer durablement le paysage du développement dans cette région cruciale de l’Afrique.