À un mois et demi de l’élection présidentielle du 12 avril prochain, le Gabon traverse une période de tensions politiques. Tribalisme, régionalisme et discours haineux s’intensifient, exacerbant les clivages sociaux. Face à ces dérives, un groupe de partis politiques et d’associations a élaboré une charte de bonne conduite, destinée à apaiser les tensions pendant et après la campagne présidentielle.
L’initiative, portée par le Parti patriotique gabonais et le Mouvement des citoyens du Gabon, vise à rétablir la paix et l’unité nationale, valeurs fondamentales du pays. Alain Simplice Boungoueré, président du Parti patriotique gabonais, déplore la montée des attaques verbales, des clans et du tribalisme, qui minent la convivialité et l’intégrité du processus électoral. Selon lui, une telle situation est incompatible avec le climat de respect et de tolérance nécessaire pour une élection pacifique.
Ce climat de violence et de divisions n’est pas récent. À six semaines de la présidentielle, le pays a vu des actes concrets de manipulation politique, notamment l’incident où l’ancien Premier ministre Alain Claude Bilie By Nze a été empêché de tenir des rassemblements dans le nord du Gabon. Cette interdiction, combinée à d’autres violences physiques et verbales, a incité les partis politiques à se mobiliser pour un appel au respect et à la solidarité entre les candidats.
Les perspectives de cette initiative sont claires : garantir un cadre électoral serein et non conflictuel. En appelant à la signature de cette charte, les signataires espèrent limiter les incidents, tout en renforçant la légitimité de l’élection. L’objectif est également de favoriser le respect des résultats électoraux, en encourageant les candidats à recourir aux institutions habilitées pour résoudre toute contestation légitime, plutôt que d’alimenter les violences et les divisions.
Dans une démarche proactive, des copies de la charte ont été remises au Conseil national de la démocratie, instance qui regroupe tous les partis politiques du pays. La mobilisation se fait dans l’espoir d’un large soutien des candidats à cette charte. La signature de ce document constituerait un signal fort en faveur de la paix et de l’unité, éléments cruciaux pour éviter une fracture politique majeure lors de la présidentielle.
En complément, des analyses divergent sur l’efficacité de cette charte dans un climat politique aussi tendu. Certains estiment que, malgré la bonne volonté des signataires, des tensions sous-jacentes pourraient encore déstabiliser le processus électoral. D’autres, en revanche, saluent cette initiative comme un premier pas vers un apaisement, soulignant l’importance de renforcer la confiance entre les acteurs politiques dans un moment crucial pour l’avenir du pays.