Le Premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah, a annoncé que l’année 2025 marquera le retour à l’ordre constitutionnel dans le pays, avec la tenue d’un référendum, ainsi que des élections présidentielle et législatives. Cette déclaration intervient après un retard de la junte au pouvoir, qui avait promis de remettre le pouvoir aux civils en 2024, mais qui n’a pas respecté cet engagement.
Dans ses déclarations, Amadou Oury Bah a insisté sur le fait que 2025 sera l’année du rétablissement de l’ordre constitutionnel, tout en reconnaissant les défis à surmonter, notamment la constitution du fichier électoral. Ce dernier, selon lui, représente un enjeu crucial pour éviter toute déstabilisation et garantir la crédibilité du processus électoral. Le Premier ministre a précisé que le calendrier des élections est en cours d’étude, afin d’assurer une organisation rigoureuse de ces scrutins.
Le pays traverse une période de transition politique après le coup d’État militaire de septembre 2021, qui a renversé le président Alpha Condé. Depuis lors, la junte, dirigée par le colonel Mamady Doumbouya, s’est engagée à redonner le pouvoir aux civils, mais les promesses de restaurer l’ordre constitutionnel en 2024 n’ont pas été tenues. Cette situation a suscité des tensions, tant au niveau national qu’international, avec des critiques sur le respect des droits humains et la liberté d’expression.
Les élections prévues pour 2025 s’annoncent comme un tournant majeur pour la Guinée. Elles marqueront non seulement le retour à un régime constitutionnel, mais aussi un test décisif pour la stabilité politique du pays. Cependant, la gestion des tensions sociales, les accusations de violations des droits humains et la mise en place d’un environnement électoral apaisé seront des défis de taille. Le gouvernement devra aussi se montrer à la hauteur de ses engagements pour garantir des élections transparentes et démocratiques.
L’annonce du Premier ministre intervient dans un contexte où de nombreuses voix se sont élevées contre les disparitions forcées de figures de l’opposition et les restrictions à la liberté d’expression. En réponse aux accusations, le chef du gouvernement a défendu les autorités, affirmant que les événements de juillet 2024, liés à la disparition de figures comme Foniké Mengué et Billo, ont été instrumentalisés par des acteurs extérieurs. Toutefois, ces allégations ont nourri un climat de méfiance et de divisions au sein de la société guinéenne.
Bien que le retour à l’ordre constitutionnel en 2025 soit annoncé comme une priorité, la mise en œuvre effective de cette transition reste incertaine. Les tensions entre le pouvoir militaire et les acteurs politiques civils, ainsi que les préoccupations concernant le respect des droits humains, devront être prises en compte pour assurer une réconciliation nationale véritable et un avenir politique stable pour la Guinée. Le temps imparti pour l’organisation de ces élections risque d’être insuffisant pour instaurer un climat de confiance nécessaire à leur bon déroulement.