À quelques semaines de l’élection présidentielle du 12 avril prochain, Alain-Claude Bilie-By-Nze, l’un des quatre candidats retenus, s’affiche comme un candidat de rupture. Lors d’une conférence de presse, l’ancien Premier ministre du président Ali Bongo a dévoilé les grandes lignes de son programme. Au cœur de son projet : la jeunesse et la souveraineté du Gabon. Bilie-By-Nze entend faire de la lutte contre le chômage des jeunes sa priorité absolue, tout en réformant les institutions et en révisant les accords de coopération avec les anciennes puissances coloniales.
Bilie-By-Nze propose une série de mesures drastiques pour redresser l’économie gabonaise, en commençant par la suppression de certaines institutions jugées non essentielles. Selon lui, la réduction du train de vie de l’État passe par la suppression du Sénat, du Conseil économique et social, ainsi que de la médiature de la République. Dans le domaine de l’emploi, il promet de déployer des mécanismes pour lutter contre le chômage des jeunes, un problème qu’il décrit comme étant la principale préoccupation des Gabonais qu’il a rencontrés à travers le pays. Son objectif est clair : permettre à la jeunesse gabonaise de s’épanouir et de trouver un emploi stable.
La situation politique et économique du Gabon est marquée par une longue période de gouvernance sous Ali Bongo, suivie de la prise de pouvoir par Brice Clotaire Oligui Nguema après le coup d’État d’août 2023. Ce climat de transition, avec ses incertitudes, a exacerbé les tensions sociales et économiques, notamment en ce qui concerne le chômage des jeunes et la gestion des ressources naturelles. En ce sens, le projet de Bilie-By-Nze répond à une aspiration profonde de la population, qui souhaite un changement de direction.
L’autre axe majeur du programme d’Alain-Claude Bilie-By-Nze est la reconquête de la souveraineté gabonaise, notamment à travers la révision des accords de coopération avec la France et la mise en place d’une politique économique plus indépendante. Il appelle également à une gestion plus rigoureuse des finances publiques et à un rapprochement avec les bailleurs de fonds internationaux pour relancer l’économie du pays. À ses yeux, l’indépendance économique, financière et diplomatique est essentielle pour un Gabon plus autonome et capable de faire face à ses défis internes.
Bien que son programme séduise une grande partie de la population, la mise en œuvre de telles réformes risque de se heurter à des obstacles considérables. Réduire le train de vie de l’État en supprimant des institutions importantes pourrait entraîner des résistances, notamment parmi les élites politiques et économiques du pays. De même, la révision des accords avec la France pourrait être perçue comme un affront par certains partenaires internationaux. Il reste à voir si Bilie-By-Nze parviendra à convaincre non seulement les Gabonais mais aussi la communauté internationale de la viabilité de son projet.
À moins de deux mois du scrutin, le choix des électeurs gabonais sera crucial. Alain-Claude Bilie-By-Nze, avec son discours de rupture, cherche à se positionner comme le candidat du changement face à un climat de transition encore fragile. Sa promesse d’un Gabon souverain, moderne et dynamique, s’inscrit dans une volonté de redéfinir l’avenir du pays sur des bases nouvelles. Les Gabonais devront trancher entre continuité et renouveau, une décision qui marquera l’avenir politique et économique du pays.