Lors d’une audition devant la commission des Affaires étrangères du Congrès américain, le 25 mars, l’élu républicain Ronny Jackson a dressé un tableau sombre de la situation en République Démocratique du Congo (RDC). Revenant d’une tournée en Afrique centrale, il a qualifié l’est du pays de « totalement non gouverné ». Selon lui, Kinshasa, le pouvoir central, est incapable de contrôler cette région en proie à la violence, à la corruption et aux conflits armés, laissant une population dans une situation de misère extrême.
Ronny Jackson n’a pas mâché ses mots en critiquant le gouvernement congolais. Pour lui, les dirigeants de la RDC sont responsables de l’enrichissement personnel de leurs proches, au détriment de la population, qui souffre de la faim et de conditions de vie insupportables. Il dénonce également les obstacles rencontrés par les entreprises souhaitant investir dans le pays, principalement à cause de la corruption qui gangrène les institutions. En résumé, le membre du Congrès dépeint un système où l’État semble impuissant à résoudre les problèmes fondamentaux, et où la gestion des ressources est entachée par une mauvaise gouvernance.
La situation décrite par Jackson ne s’inscrit pas dans un vide. Depuis des décennies, la RDC souffre de conflits internes, notamment dans sa partie orientale, alimentés par des groupes armés locaux et des ingérences extérieures. L’exploitation des ressources minières dans cette région, notamment l’or et les coltan, attire des intérêts étrangers, mais génère aussi une compétition brutale et non régulée. Le pays, riche en ressources naturelles, possède un potentiel économique immense, mais ce dernier reste largement inexploité en raison de la violence et de l’instabilité.
En dépit de cette situation, Ronny Jackson insiste sur le potentiel inexploité de la RDC, notamment dans le domaine minier. Selon lui, si la stabilité était rétablie, le pays pourrait devenir l’un des plus riches du monde. Toutefois, il souligne que les chances d’un changement radical semblent incertaines, mettant en exergue l’inaction des autorités congolaises et des acteurs internationaux qui pourraient jouer un rôle dans la résolution du conflit. Les perspectives restent floues, à moins d’une intervention forte et coordonnée des puissances régionales et internationales.
Ronny Jackson ne se contente pas de pointer du doigt la gestion interne de la RDC, il critique également les pays voisins qui exploitent illégalement les ressources du pays. Il évoque l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi, des nations qui importent des minerais extraits des zones de conflit, contribuant ainsi à la perpétuation de la violence et de l’instabilité dans l’est de la RDC. Cette situation soulève la question de la responsabilité des États voisins et de la communauté internationale dans la déstabilisation de la région.
L’appel de Ronny Jackson pour un changement radical dans la gestion de la RDC met en lumière un défi crucial : la nécessité d’une gouvernance efficace, capable de redresser la situation et de donner à la population les moyens de vivre dignement. Les solutions passent probablement par une coopération régionale renforcée et une pression internationale accrue pour éradiquer la corruption et instaurer la paix. Sans cela, le pays risque de continuer à manquer son rendez-vous avec l’histoire, malgré ses immenses richesses naturelles.