Le 12 avril, après une nuit marquée par des tirs nourris, la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu, a retrouvé un semblant de calme. Les affrontements, survenus dans l’ouest de la ville le 11 avril, ont plongé les habitants dans l’incertitude. Selon les autorités locales, nommées par l’AFC/M23, l’attaque qui a secoué la ville aurait été repoussée. Toutefois, un groupe armé local, CMC-FDP, une faction des Wazalendo, a rapidement revendiqué l’attaque, amplifiant les tensions.
Le gouverneur du Nord-Kivu, soutenu par le M23, a affirmé que l’attaque était menée par les Forces armées de la RDC (FARDC) et leurs alliés Wazalendo. Pourtant, l’armée congolaise est restée silencieuse, ne réagissant pas à l’incident. Alors que les tirs avaient cessé au matin du 12 avril, la ville restait sous haute surveillance, sans que les autorités ne communiquent officiellement sur les victimes ou l’ampleur des destructions. C’est alors que le groupe CMC-FDP a pris la parole pour revendiquer une série d’attaques dans la région, incluant celle de Goma.
Les tensions dans l’est de la RDC n’ont cessé d’escalader ces dernières années, avec des affrontements récurrents entre les forces gouvernementales et des groupes armés. L’armée congolaise, déployée dans la région, se heurte régulièrement à des groupes locaux, mais aussi à des milices comme les Wazalendo, qui bénéficient du soutien de certaines factions politiques et militaires. La situation à Goma fait écho à une dynamique de pouvoir complexe, où les autorités locales peinent à imposer leur autorité face à l’influence grandissante du M23, un groupe rebelle soutenu par des forces étrangères.
Les événements à Goma ne sont qu’un épisode parmi tant d’autres dans la guerre qui ravage l’est de la RDC depuis plus de deux décennies. L’attaque revendiquée par les Wazalendo pourrait être un signal de plus en plus fort contre le pouvoir central, mais aussi un message à l’attention du M23 et de Kinshasa. Selon l’analyste Onesphore Sematumba de l’International Crisis Group, il pourrait s’agir d’une tentative de harcèlement visant à déstabiliser encore davantage la région et à affirmer la position des groupes locaux face aux puissances extérieures.
Les habitants de Goma vivent sous une pression constante, partagés entre la peur de nouveaux affrontements et l’incertitude concernant leur sécurité. Un témoin sur place a décrit la situation comme “intenable”, évoquant la panique qui s’est emparée de la ville dans la nuit des affrontements. L’absence de communication claire de la part des autorités militaires congolaises renforce ce climat de confusion et d’angoisse.
Alors que le calme semble être revenu à Goma, des experts s’interrogent sur l’avenir de cette région déjà fortement déstabilisée. L’escalade des violences et la revendication de l’attaque par les Wazalendo laissent présager une intensification du conflit, avec des conséquences potentiellement dramatiques pour la population civile et la stabilité de la RDC. La question reste désormais de savoir si cette nouvelle escalade est un simple avertissement ou le début d’une phase encore plus violente du conflit.