Le 15 avril, Joe Biden a pris la parole pour la première fois depuis son départ de la Maison Blanche, prononçant un discours cinglant contre son prédécesseur, Donald Trump. Devant une audience de défenseurs des Américains en invalidité à Chicago, l’ex-président a dénoncé les attaques de l’actuelle administration contre les aides sociales, particulièrement la Sécurité sociale, un pilier du système de protection sociale américain. Biden a estimé que la majorité actuelle cherchait à affaiblir cet organisme afin de financer des baisses d’impôts pour les plus riches, prévenant que cette politique serait à l’origine d’un accroissement des inégalités.
Dans un discours d’une vingtaine de minutes, Joe Biden a exprimé sa préoccupation face aux réformes proposées par l’administration actuelle, visant à réduire les dépenses publiques, notamment en licenciant des milliers de fonctionnaires de la Sécurité sociale. L’ex-président a qualifié cette initiative de “coup de hache” porté à l’un des programmes sociaux les plus importants du pays, mettant en avant le risque de privation pour les 68 millions d’Américains qui dépendent de ces aides pour leur retraite ou leur invalidité. Selon Biden, ces mesures ne sont qu’un prétexte pour alléger l’impôt des milliardaires et des grandes entreprises, une situation qui, selon lui, coûtera des milliers de milliards de dollars aux contribuables.
L’attaque de Biden s’inscrit dans un contexte politique tendu, où les républicains, sous l’administration Trump, ont déjà mis en œuvre des baisses d’impôts significatives pour les plus fortunés, un des points majeurs du programme conservateur. En 2017, une réforme fiscale avait permis aux grandes entreprises et aux plus riches de bénéficier de réductions fiscales substantielles. Biden a rappelé que ces réductions étaient non seulement favorables aux plus riches mais qu’elles avaient également creusé le déficit public. L’objectif affiché par Trump et ses partisans d’”amaigrir” l’État fédéral se traduisait par des attaques contre des programmes sociaux destinés à protéger les plus vulnérables, comme la Sécurité sociale.
Biden a affirmé que la Sécurité sociale représente bien plus que des prestations financières : elle incarne un lien de confiance entre l’État et le peuple américain. Ce discours intervient dans un contexte où les réformes de l’administration Trump risquent de remettre en cause des décennies de progrès sociaux. Biden a pris soin de rappeler l’importance de cette institution, soulignant qu’elle doit être protégée pour le bien de la nation. Il a également insisté sur la nécessité d’une réforme qui ne mette pas à mal les droits des plus faibles pour financer des avantages aux plus riches.
Les répercussions de ce discours sont multiples. D’une part, Biden marque son opposition farouche aux républicains et leur politique fiscale. D’autre part, il cherche à galvaniser son propre électorat en soulignant les dangers des réformes républicaines. Alors que l’administration Trump a nommé un “expert anti-fraude” à la tête de la Sécurité sociale pour contrôler les abus, Biden a mis en doute la légitimité de ces accusations, qui, selon lui, reposent sur des chiffres non vérifiés. Sur les réseaux sociaux, Donald Trump a réagi en se moquant du discours de Biden, partageant un extrait de ses interventions maladroites, alimentant ainsi la polarisation des débats.
Les tensions entre démocrates et républicains autour de la Sécurité sociale ne font que croître. Alors que Biden défend la nécessité de maintenir ce programme, les républicains insistent sur la réforme pour réduire les dépenses publiques. À travers ce discours, Biden ne se contente pas de réagir à une situation immédiate, mais annonce également un combat politique plus large pour préserver les acquis sociaux des Américains. Le futur de la Sécurité sociale semble ainsi être un terrain de bataille décisif pour les années à venir.