Au cours des trois dernières semaines, le Nigeria a été le théâtre de violences meurtrières qui ont fait près de 250 victimes. Ces attaques, souvent coordonnées par des groupes armés, ont principalement visé des civils dans des zones rurales, exacerbant ainsi un climat d’insécurité déjà fragile. Les conflits récurrents entre éleveurs et agriculteurs restent la principale cause de ces affrontements, mais les récentes attaques ont aussi été marquées par l’émergence d’un nouveau groupe criminel, les “Mahmuda”, qui ajoute une nouvelle couche de complexité au contexte sécuritaire du pays.
Les attaques des “Mahmuda” se sont concentrées dans des zones jusque-là moins touchées par les violences, comme les États de Kwara et du Niger. Le 16 avril, à Kemaanji, dans l’État de Kwara, ce groupe a tué 15 personnes, et une journée plus tard, à Benue, un autre massacre a fait 56 morts dans les districts de Logo et Ukum. Ce type d’attaque, où des groupes armés ouvrent le feu sur des civils, se distingue par son modus operandi violent et impitoyable.
Le contexte sécuritaire du Nigeria est marqué par une instabilité croissante. Depuis plusieurs années, les attaques entre éleveurs et agriculteurs se multiplient, particulièrement dans le centre et le nord du pays. Cette dynamique est exacerbée par les activités des groupes terroristes comme Boko Haram, dont les attaques récurrentes dans le nord-est du pays continuent de semer la terreur. Par ailleurs, la montée en puissance des “Mahmuda”, un groupe criminel nouvellement formé, rend plus difficile le rétablissement de la paix, car leur présence dans des zones moins affectées par ces violences amplifie le sentiment d’insécurité au sein de la population.
Les perspectives d’amélioration de la situation sont incertaines. Face à la multiplication des attaques, les autorités nigérianes sont sous pression pour trouver des solutions efficaces. Bien que des mesures sécuritaires aient été prises, la coordination entre les forces de sécurité, la lutte contre les groupes criminels émergents et la gestion des conflits entre communautés demeurent des défis majeurs. La persistance de la violence pourrait entraîner une détérioration supplémentaire de la situation sécuritaire et des déplacements massifs de population, si des réponses adéquates ne sont pas mises en place.
Les violences continuent de déstabiliser les régions touchées, comme l’État du Plateau, où, fin mars et début avril, des miliciens armés ont tué 113 personnes dans plusieurs districts. Cette situation met en évidence la difficulté pour le gouvernement nigérian de restaurer la paix, non seulement dans les zones urbaines mais aussi dans les zones rurales. La lutte contre les groupes armés et la restauration de la sécurité restent au cœur des préoccupations des autorités locales et internationales.