À un an des élections présidentielles de 2026, l’Ouganda connaît un climat préélectoral de plus en plus tendu. Le 28 avril dernier, la police a encerclé le siège du principal parti d’opposition, le National Unity Platform (NUP) dirigé par Bobi Wine, empêchant la tenue d’une conférence de presse cruciale. L’opposition, déjà sous pression, dénonce la disparition inquiétante du garde du corps du leader du NUP. Si la police justifie l’interventation par le respect de la loi, l’incident souligne les tensions croissantes à l’approche du scrutin.
Le NUP avait prévu de lancer une campagne de « vote de protestation » en appelant particulièrement les jeunes à se mobiliser contre le gouvernement et à défendre leurs droits démocratiques. Cependant, cette initiative a été jugée « illégale » par la police, au nom de la sécurité publique. De son côté, Enoch Barata, un cadre du parti au pouvoir, le NRM, a soutenu l’action des forces de l’ordre, affirmant que le NUP cherchait délibérément à provoquer des violences et à semer le chaos parmi la population. Le pouvoir semble vouloir justifier la répression en élevant des accusations de criminalité contre l’opposition.
Le secrétaire général du NUP, David Lewis Rubongoya, a rejeté ces accusations, affirmant que ses actions étaient toujours pacifiques jusqu’à l’intervention des forces de l’ordre, qui répriment violemment les manifestations. Rubongoya a également révélé que le garde du corps de Bobi Wine avait été enlevé par l’armée, et que la police niait toute implication malgré les preuves vidéo de l’incident. Cette disparition soulève de nombreuses interrogations sur les pratiques autoritaires du gouvernement ougandais, notamment en période électorale.
L’opposition accuse le gouvernement de mener une série d’enlèvements ciblés depuis la dernière élection présidentielle en 2021. Selon le NUP, plus de 2 000 militants ont disparu depuis cette période, dont 18 restent introuvables. Le pouvoir, cependant, dénonce ces accusations et affirme que le NUP instrumentalise les enlèvements pour se poser en victime et obtenir un avantage politique. Cette situation s’inscrit dans un contexte où les tensions autour de la répression politique et des droits de l’homme sont de plus en plus palpables.
Les élections internes du NRM, prévues pour le 6 mai, s’ajoutent à cette atmosphère de crise. Plus de deux millions de responsables doivent être élus dans le cadre des scrutins locaux de juin. Cette dynamique électorale pourrait aggraver la situation, la contestation de l’opposition face à la répression risquant d’intensifier les affrontements dans les mois à venir. Les prochaines semaines seront cruciales pour observer l’évolution de ce climat tendu à l’approche de la présidentielle de 2026.
Alors que l’opposition continue de dénoncer la répression, les perspectives à court terme sont marquées par une polarisation accrue entre le pouvoir et ses opposants. Le NUP semble déterminé à poursuivre ses actions de protestation, malgré les pressions croissantes, tandis que le gouvernement continue de durcir sa position. Le climat politique, déjà marqué par les accusations de violations des droits humains, devrait connaître de nouveaux développements dans les mois à venir.