Au Ghana, l’État poursuit sa politique de contrôle renforcé sur le secteur aurifère du pays. Le 30 avril 2025, un accord de principe a été annoncé, prévoyant l’acquisition par le gouvernement de 20 % de la production d’or de neuf grandes mines opérant sur le sol ghanéen. Ce nouvel accord marque une étape importante dans la stratégie du gouvernement pour renforcer sa mainmise sur le commerce de l’or, après avoir déjà consolidé sa position sur les mines artisanales et de petite taille. Le pays, qui est le premier exportateur d’or du continent, cherche ainsi à accroître ses réserves en or et ses ressources en devises étrangères.
Cet accord de principe stipule que, dès le 1ᵉʳ juin 2025, le gouvernement pourra acheter un cinquième de la production des neuf mines concernées, en utilisant la monnaie nationale, le cedi, et à un prix légèrement inférieur à celui du marché. Cette mesure vise à garder au Ghana une partie de l’or qui part habituellement vers des raffineries étrangères, permettant ainsi au pays de conserver une plus grande part de la valeur ajoutée liée à son exploitation minière. Le régulateur du marché de l’or, Goldbod, justifie cette démarche par la nécessité d’augmenter les réserves d’or nationales et de renforcer l’économie ghanéenne.
Le contexte de cette décision s’inscrit dans une politique de plus en plus volontariste de la part des autorités ghanéennes, qui cherchent à diversifier leurs sources de devises et à limiter la fuite de richesses vers l’étranger. Bien que cette initiative puisse sembler ambitieuse, certains observateurs rappellent que cette politique est loin d’être nouvelle. En effet, elle fait suite à des mesures déjà mises en place sous l’administration précédente, qui avaient déjà entamé le processus de régulation du commerce de l’or. L’objectif reste de stabiliser l’économie ghanéenne en maximisant les bénéfices tirés de l’exploitation aurifère.
Les perspectives à venir de cet accord sont d’abord économiques. Le gouvernement espère que cette mesure contribuera à augmenter les réserves d’or du pays et à fournir un soutien plus solide à la monnaie nationale, le cedi. Toutefois, les retombées concrètes en termes de développement économique ne sont pas encore pleinement définies. Les analystes estiment que si cette politique est étendue à d’autres grandes exploitations minières, elle pourrait avoir des impacts significatifs sur les finances publiques et sur la balance des paiements du Ghana.
Néanmoins, la portée de cet accord reste limitée. L’accord concerne seulement neuf mines parmi les nombreuses exploitations qui existent au Ghana. De plus, des critiques soulignent que, bien que l’initiative semble nouvelle, elle n’apporte que peu de changements substantiels par rapport aux stratégies antérieures mises en place par le gouvernement. La signature définitive de cet accord est attendue le 15 mai 2025, mais les effets réels sur l’économie nationale ne seront visibles qu’à moyen terme.
Enfin, certains experts estiment que la régulation accrue du secteur minier pourrait également créer des tensions avec les acteurs privés du secteur. Bien que le gouvernement cherche à augmenter sa part de l’or extrait, il reste à savoir comment les grandes entreprises minières réagiront à cette nouvelle régulation, notamment en ce qui concerne les conditions de prix et les modalités de paiement en cedi.