Le programme d’asile proposé par Donald Trump pour les Afrikaners sud-africains a pris de l’ampleur, avec des dizaines de candidatures déjà approuvées. Depuis l’annonce de cette mesure début février, près de trente agriculteurs blancs sud-africains ont vu leur demande d’asile acceptée par les autorités américaines. Ce geste s’inscrit dans un contexte de violences et de discriminations, que Trump a qualifiées d’« injustes » à l’encontre de cette communauté.
L’initiative a été lancée en février 2025, à peine trois semaines après que l’administration Trump ait suspendu l’admission de réfugiés dans le pays. Ce programme d’asile est spécifiquement destiné aux Sud-Africains de descendance néerlandaise, les Afrikaners, qui se disent victimes de discriminations raciales. Parmi eux, certains comme Katia Beeden, coach au Cap et porte-parole du site « Amerikaners », saluent l’offre comme une véritable opportunité. Elle dénonce la violence quotidienne en Afrique du Sud et l’impossibilité de vivre en toute sécurité, notamment en tant que femme, dans un environnement où les meurtres sont omniprésents.
L’Afrique du Sud, toujours marquée par les séquelles de l’apartheid, reste une société profondément inégalitaire. Les Afrikaners, une minorité blanche, détiennent encore une large part des terres et des richesses, avec des différences de patrimoine considérables entre les communautés blanches et noires. Alors que la criminalité touche particulièrement les populations pauvres, certains Afrikaners, comme Katia Beeden, affirment que les crimes perpétrés contre eux ont une dimension raciale, ce qui alimente leur sentiment de persécution. Toutefois, cette vision est largement contestée par des experts et par le gouvernement sud-africain, qui soulignent que les statistiques de criminalité ne soutiennent pas cette interprétation.
Bien que certains Sud-Africains blancs aient exprimé un fort intérêt pour le programme d’asile américain, une grande majorité reste réticente à quitter le pays. Parmi les 4,5 millions de blancs sud-africains, seulement une fraction a manifesté son souhait d’émigrer, malgré des inégalités évidentes. Kallie Kriel, le président d’Afriforum, organisation de défense des Afrikaners, indique que, bien que l’organisation ait fait pression sur la Maison Blanche, la majorité des Afrikaners préfèrent rester et lutter contre ce qu’ils considèrent comme des injustices. Pour beaucoup, quitter l’Afrique du Sud serait un prix trop élevé à payer.
Les spéculations sur l’éligibilité au programme d’asile vont bon train sur les réseaux sociaux. Certains se demandent si seuls les fermiers ou les Afrikaners sont concernés, ou si tous les blancs sud-africains peuvent bénéficier de cette mesure. En attendant, de nombreuses familles ont déjà été acceptées et se préparent à déménager. D’autres, comme un internaute, se projettent déjà dans un avenir meilleur, rêvant d’un Texas prospère, à l’image de l’Afrique du Sud, avec ses vastes fermes, son climat et ses opportunités économiques.
Bien que ce programme soulève des débats tant en Afrique du Sud qu’aux États-Unis, il reste encore flou en termes de sa mise en œuvre et des critères d’éligibilité. Le gouvernement américain n’a pas encore fourni de détails clairs, et les demandes continuent d’affluer. Toutefois, le soutien de certains Afrikaners à cette politique pourrait durer, tant que l’incertitude et les inégalités de l’Afrique du Sud persisteront. L’avenir de ce programme pourrait également dépendre de la politique migratoire future de l’administration américaine et de l’évolution de la situation en Afrique du Sud.