L’ambassadeur des États-Unis au Soudan du Sud, Michael Adler, a une nouvelle fois exprimé la position de Washington en faveur de la libération de plusieurs figures de l’opposition, dont le vice-président Riek Machar, actuellement détenues par les autorités sud-soudanaises. Cette déclaration survient dans un contexte où les États-Unis, principaux soutiens du pays depuis son indépendance en 2011, manifestent leur exaspération face à l’échec persistant de la mise en œuvre de l’accord de paix de 2018. L’appel à la libération des opposants met en lumière la tension croissante entre Washington et Juba.
Michael Adler, dans ses déclarations, a rappelé que le Soudan du Sud reste pris dans un cycle de violences incessantes, avec des citoyens ayant vécu plusieurs guerres civiles en une seule vie. À 60 ans, l’ambassadeur a insisté sur le fait que le pays ne pouvait se permettre un nouveau conflit, alors que l’accord de paix signé en 2018 devait mettre fin à une guerre civile dévastatrice. Il a réaffirmé le soutien américain aux leaders qui respectent leurs engagements, tout en dénonçant l’emprisonnement de Riek Machar et d’autres opposants, qu’il considère comme un obstacle majeur à la paix.
Depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011, le pays a été plongé dans des conflits successifs, notamment une guerre civile qui a éclaté en 2013, opposant les partisans du président Salva Kiir et ceux de l’ex-vice-président Riek Machar. L’accord de paix signé en 2018 visait à mettre fin à cette guerre et à instaurer un gouvernement de transition, mais les retards dans sa mise en œuvre et la détention d’opposants politiques ont ravivé les tensions. L’absence de progrès significatifs dans l’application des réformes prévues est un point de friction majeur pour les États-Unis, dont l’ambassadeur a clairement fait part de son mécontentement.
L’échec à appliquer l’accord de paix soulève des préoccupations non seulement pour l’avenir immédiat du Soudan du Sud, mais aussi pour la stabilité régionale. Washington, qui a longtemps soutenu le processus de paix, envisage sérieusement des sanctions supplémentaires si aucune avancée n’est constatée. Michael Adler a mis en garde contre la possibilité d’une nouvelle fermeture de l’ambassade, une décision qui pourrait avoir des répercussions graves sur les relations diplomatiques entre les deux pays. L’instabilité politique croissante risque également d’attirer davantage de critiques de la communauté internationale.
Le climat de tension qui prévaut au Soudan du Sud a conduit les États-Unis à réduire la présence de leur personnel diplomatique, citant des préoccupations sécuritaires accrues. Bien que l’ambassade reste ouverte, la situation actuelle pousse Washington à réévaluer constamment sa stratégie et ses engagements vis-à-vis de Juba. Ce contexte de fragilité, amplifié par l’absence de progrès dans l’implémentation des accords, pourrait entraîner des conséquences diplomatiques majeures pour le pays, qui dépend largement du soutien international pour sa reconstruction post-conflit.