Le 14 mai 2025, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé une réduction importante de son équipe de direction, une mesure qui s’inscrit dans une réorganisation plus large de l’agence. Cette décision fait suite aux coupes budgétaires imposées par les États-Unis, qui ont conduit à une pression financière accrue sur l’OMS. La réorganisation prendra effet le 16 juin 2025, marquant un tournant dans la gestion de l’organisation, déjà confrontée à une diminution de ses ressources.
La restructuration de l’OMS vise à réduire le nombre de membres de l’équipe de direction, passant de 11 à 6 personnes. Parmi les modifications, cinq anciens membres de l’équipe restent en place, dont Jeremy Farrar, le scientifique en chef britannique, qui assume désormais la fonction de sous-directeur général chargé de la promotion de la santé et de la prévention des maladies. Il sera remplacé à son poste par la Française Sylvie Briand, ancienne directrice du département de préparation et de prévention des épidémies et pandémies. En revanche, deux figures majeures, Michael Ryan et Bruce Aylward, quittent l’OMS. Ryan dirigeait le programme de gestion des urgences sanitaires, tandis qu’Aylward supervisait la couverture sanitaire universelle.
Cette réorganisation intervient dans un contexte de réduction significative des financements américains. Le 22 avril 2025, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait déjà informé les États membres de l’organisation d’une révision structurelle importante, qui inclurait des suppressions de postes en raison du manque de ressources financières. Le retrait des États-Unis de l’OMS, prévu pour janvier 2026 sous l’administration de Donald Trump, a exacerbé cette situation. En plus de la suspension des cotisations américaines pour les années 2024 et 2025, l’administration Trump a également gelé une grande partie de son aide internationale, y compris celle destinée à la santé mondiale.
L’OMS, historiquement dépendante des États-Unis pour ses financements, se voit donc confrontée à un défi de taille : maintenir ses activités tout en réduisant ses coûts. Pour faire face à ce déficit, l’OMS a décidé de réduire le nombre de départements de l’organisation de plus de moitié, une décision qui devrait toucher particulièrement le siège à Genève. Le coût de la masse salariale représente actuellement environ 25 % des dépenses de l’OMS, mais le directeur général a précisé que cela ne se traduirait pas nécessairement par une réduction proportionnelle des postes.
Les prochaines semaines seront cruciales pour l’OMS, car la réorganisation doit être discutée lors de la réunion annuelle des membres de l’organisation, qui se tiendra à Genève la semaine prochaine. Les membres de l’OMS devront se préparer à un budget révisé, nettement inférieur à celui initialement prévu, dans un contexte de tensions géopolitiques et économiques de plus en plus marquées.
L’impact de cette restructuration sur les opérations de l’OMS et sur la santé publique mondiale reste à évaluer. Si certains départements vitaux peuvent voir leur fonctionnement restreint, les conséquences pour les pays les plus vulnérables pourraient être lourdes. Le rôle de l’OMS dans la lutte contre les pandémies et la gestion des urgences sanitaires risque de se voir fragilisé par cette réduction des ressources humaines et financières.