Mercredi après-midi, un drame a secoué la ville de Châteauguay, en Montérégie, lorsque Simone Mahan, une mère de trois enfants âgée de 45 ans, a été retrouvée morte dans sa résidence de la rue Jules-Dumouchel. Selon la Sûreté du Québec (SQ), il s’agit d’un homicide. Son conjoint, Marcellin Koman Mbo, a été arrêté quelques heures plus tard dans la municipalité voisine de Saint-Stanislas-de-Kostka. L’homme de 49 ans a été formellement accusé de meurtre non prémédité. Le couple, originaire de la Côte d’Ivoire, s’était installé au Québec en 2014, où ils avaient contracté mariage.
Les circonstances du meurtre révèlent une tragédie personnelle : le couple était en instance de divorce. Simone Mahan et son mari traversaient une période difficile, marquée par une séparation imminente. Les autorités n’ont cependant pas précisé les raisons exactes de ce drame familial. Après avoir découvert le corps de la victime, les policiers ont rapidement localisé et arrêté l’accusé à une quarantaine de kilomètres de là. Marcellin Koman Mbo a comparu devant la cour jeudi après-midi, où il a été placé en détention en attendant la suite des procédures judiciaires.
Ce meurtre tragique s’inscrit dans une série d’événements préoccupants concernant la violence conjugale. En effet, il s’agit du quatrième féminicide de l’année au Québec, un phénomène alarmant qui semble se renforcer malgré les efforts de sensibilisation et de prévention. La victime, Simone Mahan, travaillait comme préposée aux bénéficiaires dans un CHSLD et était appréciée de ses collègues et des résidents. Sa collègue Karianne Robert a témoigné de l’émotion qui a marqué leur dernière rencontre avant sa disparition : « La dernière chose qu’elle m’a dite lors de notre quart ensemble c’est ‘à la prochaine’, mais il n’y en aura pas… ».
Dans l’après-midi, une vigile a été organisée à Châteauguay pour rendre hommage à Simone Mahan. Amis, collègues et membres de la communauté se sont réunis sous un soleil brûlant devant une bibliothèque municipale. Des bouquets de fleurs, des chandelles et une banderole portant le slogan « La prochaine est encore en vie » ont été déposés en mémoire de la victime. Ce slogan fait écho à une campagne de la Table de concertation des groupes de femmes de la Montérégie, qui lutte contre la violence conjugale. Les policiers de Châteauguay ont également été présents lors de cette cérémonie, marquée par un profond sentiment de solidarité.
Le meurtre de Simone Mahan est un triste rappel de la violence conjugale qui continue de toucher de nombreuses familles. Selon les statistiques, les femmes sont les premières victimes de cette violence systématique et silencieuse. Dans un contexte où la société prend progressivement conscience de l’ampleur du phénomène, des initiatives comme celle de La Re-Source, qui soutient les femmes victimes de violence, se multiplient. Toutefois, la question demeure : que peut-on faire pour véritablement endiguer ce fléau ?
Les conséquences de ce drame vont bien au-delà de la famille endeuillée et de la communauté de Châteauguay. Elles soulignent la nécessité d’une action urgente pour lutter contre la violence conjugale et renforcer les mécanismes de protection des victimes. Marcellin Koman Mbo restera détenu jusqu’à son procès, prévu pour le 29 mai, mais l’ombre du féminicide plane sur un Québec qui peine encore à trouver des solutions concrètes face à cette violence aveugle.