L’attaquant sénégalais d’Angers SCO, Ibrahima Niane, a été suspendu pour une durée de deux ans par l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). La sanction, qui prend effet jusqu’au 31 mars 2027, fait suite à un contrôle révélant la présence d’ecstasy et de MDMA dans son organisme. À 26 ans, le joueur est désormais interdit de toute activité liée au football professionnel, y compris les entraînements et stages.
Cette décision survient à un tournant délicat de la carrière du joueur. En fin de contrat avec Angers, récemment maintenu en Ligue 1, Niane voit ses perspectives professionnelles se refermer brutalement. Le test antidopage incriminé remonterait à plus de deux ans, et malgré ce délai, l’attaquant n’a pas pu fournir d’explication convaincante à l’AFLD. Cette suspension ajoute un coup d’arrêt supplémentaire à une trajectoire déjà marquée par les blessures et les désillusions.
Formé à Génération Foot, Niane s’était rapidement illustré en terminant meilleur buteur du championnat sénégalais en 2017. Repéré par Metz, il rejoint le club français avec de grandes attentes. Après une saison de relégation, il contribue au retour du club en Ligue 1, confirmant son potentiel. Mais la saison 2020-2021 marque un tournant : auteur de six buts en six matches, il est brutalement freiné par une grave blessure au genou. Depuis, il ne retrouvera jamais son niveau d’avant.
Avec cette suspension, les chances de rebond pour Niane paraissent minces. Déjà en perte de vitesse sur le plan sportif, il voit sa réputation entachée par cette affaire. À l’âge où d’autres consolident leur carrière, le natif de Mbour doit désormais faire face à une mise à l’écart totale du monde professionnel pendant deux ans, une durée qui, dans le football de haut niveau, peut s’avérer rédhibitoire.
Ce cas soulève une nouvelle fois la question de l’accompagnement des jeunes footballeurs africains, souvent projetés très tôt sous les projecteurs sans réel encadrement psychologique ou éducatif. L’histoire de Niane, d’espoir annoncé à joueur en déclin, met en lumière les fragilités d’un système où la pression et les échecs peuvent pousser certains à des dérives. Son passage au Sénégal durant les vacances, peu avant l’annonce de la sanction, pourrait symboliser un retour aux sources, mais aussi une période de remise en question.
Pour l’heure, Ibrahima Niane ne s’est pas exprimé publiquement sur cette suspension. Du côté d’Angers, aucune réaction officielle n’a été faite. Dans le monde du football sénégalais, cette affaire est perçue comme une triste illustration des difficultés que rencontrent certains talents à concrétiser les espoirs placés en eux. Elle pourrait également relancer les débats sur la prévention du dopage et l’accompagnement des jeunes professionnels en Europe.