Des familles blanches, notamment des Afrikaners de la ville paisible de Noordhoek, dans la province du Cap-Occidental, ont fermement rejeté les récentes déclarations de Donald Trump, qui a accusé l’Afrique du Sud de perpétrer un prétendu « génocide » contre les blancs. Ces habitants, interrogés par divers médias, ont exprimé leur indignation face à des propos qu’ils jugent infondés et déconnectés des réalités sud-africaines.
Les propos de Donald Trump, évoquant des meurtres et des expropriations ciblant les fermiers blancs, ont été qualifiés de « mensongers et incendiaires » par plusieurs résidents de Noordhoek. Selon eux, le président américain caricature la situation sud-africaine, où la criminalité touche l’ensemble de la population sans distinction de couleur. « Il y a du crime partout, et cela affecte à la fois les Noirs et les Blancs », a témoigné un habitant. Pour ces familles, la pauvreté et les inégalités économiques, plus que la race, expliquent la vulnérabilité face à la criminalité.
La déclaration de Donald Trump intervient alors qu’il recevait le président sud-africain Cyril Ramaphosa à la Maison Blanche. Ce dernier a dénoncé avec force ces accusations, les qualifiant de manipulation des faits. Selon le gouvernement sud-africain et des analystes locaux, les violences rurales ne ciblent pas spécifiquement les fermiers blancs mais relèvent d’un problème de sécurité généralisé, exacerbé par des facteurs socio-économiques et la marginalisation de certaines zones rurales.
Ces allégations, largement reprises par certains médias et responsables politiques américains, ont ravivé les tensions internationales autour de la question raciale en Afrique du Sud. Elles fragilisent les efforts de réconciliation et de cohésion sociale entrepris depuis la fin de l’apartheid, en nourrissant des stéréotypes et des perceptions erronées. Pour beaucoup, la propagation de ces idées fausses risque d’isoler davantage le pays sur la scène mondiale et d’alimenter les divisions internes.
Les statistiques officielles sud-africaines démentent catégoriquement l’existence d’un plan d’extermination visant les fermiers blancs. Selon la police sud-africaine, les attaques contre des exploitations agricoles concernent des victimes de toutes origines, motivées par des raisons économiques et l’insécurité générale. La majorité des crimes violents surviennent dans les zones urbaines et les quartiers informels, et touchent surtout les populations pauvres et marginalisées.
Pour les habitants de Noordhoek, la position de Donald Trump traduit une méconnaissance profonde de la complexité sud-africaine. « Ces propos ne font qu’alimenter les tensions et nuisent à notre processus de réconciliation », résume un résident. Dans une Afrique du Sud encore marquée par les fractures sociales, ces allégations extérieures apparaissent comme une ingérence malvenue qui menace les avancées fragiles du pays vers une société plus juste.