À l’occasion de la Journée internationale de sensibilisation à l’albinisme, célébrée ce 13 juin, les Nations unies appellent à une mobilisation renforcée autour des droits des personnes atteintes d’albinisme. Le thème de l’année 2025, « Revendiquer nos droits : protégez notre peau, préservez nos vies », met en lumière les dangers spécifiques auxquels elles sont confrontées, notamment en Afrique, où cette condition est plus répandue et souvent stigmatisée.
L’albinisme, dû à l’absence ou la réduction de mélanine, rend la peau et les yeux extrêmement sensibles aux rayons UV. Cela augmente considérablement les risques de cancers cutanés et entraîne des troubles de la vision. Dans les pays d’Europe ou d’Amérique du Nord, on compte environ une personne albinos sur 17 000. En Afrique subsaharienne, la proportion est bien plus élevée, allant jusqu’à 1 sur 1 000 dans certaines régions, ce qui rend la question d’autant plus urgente sur le continent.
L’instauration de cette journée par l’ONU en 2014 répond à une réalité souvent occultée : les persécutions ciblées que subissent les personnes albinos. Dans plusieurs pays africains, elles sont victimes de discriminations systématiques, mais aussi de violences rituelles liées à des croyances ésotériques. Des réseaux criminels exploitent ces superstitions pour alimenter des trafics macabres, allant jusqu’à l’assassinat d’enfants albinos pour l’extraction de leurs organes, prétendument porteurs de pouvoirs magiques.
Face à cette situation, plusieurs pays africains ont adopté des plans d’action. En 2021, un cadre continental a été lancé pour lutter contre les crimes liés à l’albinisme. Pourtant, l’application de ces mesures reste inégale et dépend largement de la volonté politique locale. Le soutien des organisations internationales reste crucial pour garantir un suivi et assurer la protection effective des personnes concernées.
Malgré les risques, la parole se libère. Des associations menées par des personnes albinos elles-mêmes émergent dans plusieurs pays, comme en Tanzanie, en RDC, au Malawi, au Kenya ou encore au Burkina Faso. Elles mènent un combat à la fois sanitaire, éducatif et politique pour faire reconnaître leurs droits et déconstruire les croyances délétères qui entourent leur condition. Grâce à ces mobilisations, les mentalités évoluent lentement, mais des progrès tangibles sont observés dans certaines communautés.