Le Kényan Julius Yego et la Tunisienne Marwa Bouzayani ont brillé le 17 juin à Turku (Finlande), lors des Jeux Paavo Nurmi, une étape du World Athletics Continental Tour. Le premier a dominé le concours du javelot avec un lancer de 83,08 m, tandis que la seconde a triomphé sur 3000 m steeple en 9:19.46.
Ces performances marquent un retour en force pour Yego, ancien champion du monde, et confirment la montée en puissance de Bouzayani sur la scène internationale. Le jeune Éthiopien Ermias Girma, quant à lui, a impressionné en signant un record personnel sur 1500 m avec un chrono de 3:33.49, établissant par la même occasion un nouveau record du meeting.
**Organisée dans la ville finlandaise de Turku, cette étape du World Athletics Continental Tour attire chaque année des athlètes de haut niveau. Pour les Africains, elle constitue un terrain d’essai stratégique avant les grands rendez-vous mondiaux. Julius Yego, surnommé le « YouTube man » pour avoir appris la technique du javelot en autodidacte, cherchait à relancer sa carrière après plusieurs années de blessures et de résultats irréguliers. Bouzayani, elle, s’affirme comme la nouvelle référence du steeple tunisien, et Girma confirme sa transition réussie des catégories jeunes vers l’élite.
À moins de trois mois des Championnats du monde à Tokyo, ces résultats résonnent comme un signal fort. Les athlètes africains ne viennent plus participer, ils viennent gagner. La préparation finale s’intensifie, et les performances enregistrées à Turku montrent qu’ils sont déjà dans les temps.
Derrière ces victoires, c’est une dynamique plus large qui se dessine. Plusieurs fédérations africaines ont investi ces dernières années dans la formation, la préparation mentale et les compétitions de haut niveau. Le Kenya, l’Éthiopie ou la Tunisie ne se contentent plus d’un vivier naturel de talents. Ils cherchent à structurer, professionnaliser, durer.
Le succès de ces trois athlètes à Turku illustre enfin un basculement générationnel. Les anciens champions comme Yego reviennent, portés par leur expérience et leur détermination. Les plus jeunes, à l’image de Girma, incarnent la relève et annoncent une nouvelle ère de domination possible. Les projecteurs sont désormais tournés vers Tokyo, mais une chose est sûre : les athlètes africains n’y seront pas des figurants.