La Banque africaine de développement (BAD) a accordé une subvention de 500 000 dollars pour financer l’étude de faisabilité d’un projet de téléphérique urbain à Kigali. Cette initiative, inédite en Afrique subsaharienne, vise à fluidifier la circulation dans la capitale rwandaise, tout en contribuant à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.
L’étude, financée par le biais du Fonds pour le développement urbain et municipal (UMDF), porte sur une première phase de 5,5 kilomètres, estimée à 100 millions de dollars. Le tracé envisagé reliera notamment le parc de taxis de Nyabugogo au centre-ville, ainsi que le Centre de conférences de Kigali à la Kigali Sports City. Le téléphérique desservira plusieurs sites névralgiques de la capitale, dont le stade Amahoro, la BK Arena et le complexe Zaria Court.
Cette ambition s’inscrit dans le cadre plus large de la stratégie du gouvernement rwandais pour améliorer la mobilité urbaine, en particulier pour les populations à faible revenu souvent éloignées des circuits de transport modernes. L’étude s’inspirera d’expériences menées dans des villes comme La Paz et Singapour, avec un accent particulier sur l’inclusion sociale, l’égalité de genre, l’accessibilité pour les personnes handicapées, et le transfert de compétences.
Selon les prévisions, le téléphérique pourrait entrer en service dès 2028 et transporter quotidiennement plus de 50 000 passagers. Outre son potentiel environnemental et social, le projet est également pensé comme un catalyseur d’investissements. La BAD prévoit un montage financier hybride, combinant fonds publics, prêts concessionnels, subventions et capitaux privés. Des acteurs comme la Société financière internationale (IFC), Africa50 et la Banque TDB sont déjà identifiés comme partenaires potentiels.
Le président de la BAD, Akinwumi Adesina, qualifie le projet de « transformateur ». Il y voit un exemple concret d’infrastructure verte alignée sur les engagements climatiques du Rwanda et les objectifs de l’Alliance pour les infrastructures vertes en Afrique (AGIA), que l’institution soutient activement.
Bien que le chantier n’en soit qu’à ses prémices, les autorités rwandaises espèrent que ce projet positionnera Kigali comme une référence en matière de mobilité durable sur le continent. En parallèle, il soulève des attentes sur la capacité du modèle économique à attirer les financements nécessaires et sur l’appropriation locale d’un mode de transport encore inédit dans la région.