La Banque africaine de développement (BAD) a approuvé une facilité de financement de 25,5 millions d’euros à destination de la Générale de Banque de Mauritanie (GBM). L’objectif est clair : améliorer l’accès au crédit pour les petites et moyennes entreprises (PME), les grandes entreprises locales et, en particulier, les femmes entrepreneures, dans une économie marquée par des difficultés d’accès aux ressources financières.
Cette enveloppe comprend plusieurs volets : une ligne de crédit de 15 millions d’euros, une garantie de transaction de 5 millions, un don de 500 000 euros dans le cadre de l’initiative AFAWA, ainsi qu’un cofinancement de 5 millions de dollars via le fonds sino-africain AGTF. Cette architecture permet non seulement d’injecter de la liquidité dans le circuit économique, mais aussi de sécuriser les transactions commerciales, notamment à travers la couverture des lettres de crédit émises par la GBM.
En Mauritanie, les PME et les entreprises dirigées par des femmes peinent à accéder aux financements bancaires traditionnels. Ce déficit freine la croissance dans des secteurs vitaux comme l’agriculture, la pêche, les énergies renouvelables ou encore l’industrie légère. Dans un pays où l’économie reste exposée aux chocs extérieurs et aux fluctuations des matières premières, la BAD cherche à stimuler un secteur privé plus inclusif et résilient.
La ligne de financement vise notamment à faciliter l’importation d’équipements stratégiques dans les secteurs porteurs de croissance. En apportant de la visibilité et de la sécurité aux opérations commerciales, la GBM pourra jouer un rôle de levier pour l’investissement local, tout en contribuant à la création d’emplois durables. L’impact attendu dépasse le simple appui financier : il s’agit de renforcer les bases d’une croissance plus équilibrée.
Leila Boumatou, directrice générale de la GBM, qualifie cette initiative de « stratégique », estimant qu’elle permet à la banque de traduire ses instruments financiers en « résultats concrets ». Elle insiste sur le rôle central que ce partenariat peut jouer pour les femmes entrepreneures, encore largement sous-représentées dans le tissu économique mauritanien.
Pour Malinne Blomberg, directrice générale adjointe de la BAD pour l’Afrique du Nord, cette opération s’inscrit dans la stratégie de l’institution visant à intensifier ses interventions directes en faveur du secteur privé mauritanien. Le soutien à la GBM s’inscrit ainsi dans une approche plus large, où la BAD cherche à bâtir une économie résiliente en misant sur les acteurs locaux et l’inclusion financière.