Le Cameroun a enregistré un taux de croissance de 3,5 % en 2024, principalement grâce à la vigueur retrouvée de son secteur primaire et au dynamisme des services. Ce chiffre, publié par l’Institut national de la statistique, marque une reprise modérée dans un contexte économique régional tendu, porté notamment par la hausse des exportations agricoles et les bonnes performances du tertiaire.
La croissance du dernier trimestre 2024 a été particulièrement tirée par une hausse de 1,3 % du secteur primaire, stimulée par la filière bois et les cultures de rente comme le cacao, dont le prix a connu une embellie sur les marchés internationaux. Le secteur tertiaire a lui aussi joué un rôle important, affichant une progression de 3,6 % grâce aux services de communication, à l’hôtellerie-restauration, aux services financiers et aux activités administratives.
Malgré ces signaux positifs, le secteur secondaire a enregistré un recul de 0,7 %, principalement à cause du ralentissement observé dans certaines branches industrielles. Cette contre-performance a tempéré l’élan général de l’économie camerounaise, soulignant la fragilité persistante de l’appareil de production du pays.
Pour l’année 2025, la Banque africaine de développement (BAD) table sur un rebond plus marqué, avec une croissance attendue à 4,4 %. Ce scénario repose sur l’augmentation progressive de la production nationale de gaz, combinée à une conjoncture favorable pour les matières premières. L’inflation, quant à elle, devrait ralentir à 6,3 % en 2024, puis à 4,3 % en 2025, grâce à une politique monétaire plus restrictive menée par la BEAC.
Si les indicateurs sont globalement encourageants, la dépendance du Cameroun à ses ressources naturelles et aux services pose la question de la résilience de son économie. Le retard industriel, la faible transformation locale des matières premières et la lenteur des réformes structurelles limitent encore le potentiel de croissance durable. La promesse d’une relance par le gaz et l’agro-industrie reste donc conditionnée à des investissements cohérents et à une stabilité politique et institutionnelle renforcée.