L’Afrique du Sud a salué les progrès réalisés par la Nouvelle banque de développement (NDB) des BRICS dans sa transition vers des transactions en monnaies locales. À l’approche du sommet annuel du groupe à Rio de Janeiro, le vice-ministre sud-africain des Finances, David Masondo, a qualifié cette évolution de « succès réel », soulignant son importance dans la réduction des risques liés aux fluctuations du dollar.
La NDB, bras financier des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), a récemment levé des fonds dans plusieurs devises nationales : le yuan chinois, le dollar de Hong Kong et le rand sud-africain. Cette stratégie de financement en monnaies locales vise à diminuer la dépendance au dollar américain et à renforcer la résilience financière des États membres. Pour Pretoria, cette orientation favorise une meilleure maîtrise des coûts et des aléas liés aux marchés de change internationaux.
La dédollarisation partielle des opérations de la NDB s’inscrit dans un contexte plus large de remise en question de l’hégémonie du dollar, particulièrement après les sanctions occidentales à l’encontre de la Russie. Plusieurs pays des BRICS cherchent à développer des mécanismes alternatifs pour protéger leurs économies des chocs exogènes. L’Afrique du Sud, tout en étant intégrée au système financier international, voit dans cette démarche une opportunité d’élargir sa marge de manœuvre monétaire.
La transition vers les monnaies locales pourrait préfigurer une architecture monétaire plus équilibrée entre pays émergents. À terme, elle pourrait aussi préparer le terrain à une monnaie commune ou, du moins, à une plateforme d’échange plus intégrée entre membres. Si les avancées restent limitées à l’échelle globale, elles traduisent néanmoins une volonté de s’émanciper du système dominé par le dollar, notamment en matière de financement de projets d’infrastructure ou de développement.
Malgré les avancées, l’usage du dollar reste prédominant dans les échanges internationaux, y compris au sein des BRICS. La part des monnaies locales dans les emprunts de la NDB demeure encore marginale. Toutefois, le signal envoyé est d’abord politique : les BRICS veulent construire des outils financiers plus autonomes et adaptés à leurs réalités. Pour l’Afrique du Sud, qui affronte une crise économique prolongée, cette autonomie partielle est perçue comme une nécessité stratégique.