La guerre en Ukraine et le choc alimentaire mondiale dopent les flux migratoires vers l’Europe. Plus de 20 000 migrants originaires de pays africains sont arrivés sur les côtes italiennes depuis le début de l’année.
La ministre italienne de l’Intérieur, Luciana Lamorgese (photo), a annoncé le samedi 4 juin, que son pays a décidé d’augmenter ses quotas d’immigration légale à 75 000 personnes en 2022 pour tenter d’atténuer la déferlante migratoire en provenance d’Afrique.
« 75 000 personnes seront autorisées à arriver en Italie pour y travailler dans le cadre des quotas d’immigration légale », a-t-elle déclaré lors du Sommet Med5 tenu à Venise.
« La nécessité d’augmenter les quotas est étroitement liée à la guerre en Ukraine et au risque de voir la crise céréalière entraîner une vague de migrants sans précédent. L’inquiétude est celle d’une accélération des débarquements sur les côtes européennes de bateaux transportant des migrants en provenance d’Afrique », a-t-elle ajouté.
La ministre italienne a également expliqué l’augmentation des quotas d’immigration régulière par le « manque de main-d’œuvre dans certains secteurs d’activité économique », révélant au passage la signature d’un accord entre le ministère du Travail et les organisations patronales du secteur du bâtiment pour faciliter le recrutement de 3000 migrants.
Selon un bilan arrêté le vendredi 3 juin dernier, par le ministère italien de l’Intérieur, plus de 20 000 migrants clandestins originaires de pays africains sont arrivés sur les côtes italiennes à bord d’embarcations parties d’Afrique du Nord, depuis le début de l’année. Ce qui a incité les ONG italiennes à demander la mise en place de couloirs humanitaires semblables à ceux créés pour les migrants ukrainiens.
Le Sommet Med5 réunit l’Italie, l’Espagne, la Grèce, Malte et Chypre. Ces cinq pays membres de l’Union européenne (UE) se sont réunis à Venise pour discuter de l’intensification de la crise migratoire en Europe. Ils ont notamment demandé un meilleur partage de la charge d’accueil des migrants sur l’ensemble du territoire européen, et le renforcement des programmes d’immigration légale en échange d’une meilleure coopération, au niveau des retours de migrants, avec les pays d’origine et de transit.
« Tout en poursuivant la lutte contre l’immigration clandestine et les passeurs, nous sommes tout à fait favorables à la multiplication des voies légales d’immigration vers l’Europe. Nous ne pouvons pas laisser les trafiquants décider de qui peut venir et vivre en Europe », a déclaré dans ce cadre, le ministre grec des Migrations et de l’Asile, Notis Mitarachi.
Agence Ecofin