À Bamako, Moussa Ag Acharatoumane, secrétaire général du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) et membre du Conseil national de transition (CNT), a lancé un message clair aux populations du nord du Mali: leur avenir doit se construire à l’intérieur du pays. Il intervenait lors d’une rencontre de l’association Tamouzôk, regroupant cadres, notables, chefs religieux et coutumiers, militaires et opérateurs économiques.
Créée en accord avec le gouvernement, l’association Tamouzôk a pour mission de soutenir les recommandations du récent dialogue inter-Maliens. Elle ambitionne de promouvoir la paix, la sécurité, la cohésion sociale et de faciliter le retour des populations déplacées et réfugiées. L’organisation se déploie progressivement dans les régions du pays et travaille en coordination avec le ministère de la Réconciliation nationale.
Cet appel intervient dans un contexte où le nord du Mali reste en proie à une insécurité persistante. Les forces gouvernementales affrontent des mouvements rebelles comme le Front de libération du Macina, tandis que les groupes jihadistes, notamment le Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM) d’Iyad Ag Ghali et l’État islamique, multiplient attaques et recrutements. Cette situation fragilise toutes les communautés et compromet les efforts de réconciliation nationale.
Pour Moussa Ag Acharatoumane, l’État malien demeure le seul garant capable d’assurer des services essentiels tels que l’éducation, la santé et la sécurité. Tamouzôk entend contribuer au retour des réfugiés présents en Mauritanie, en Algérie et ailleurs, en garantissant des conditions de sécurité minimales. L’association veut également sensibiliser la jeunesse afin de la détourner du terrorisme, du trafic de drogue et de la criminalité organisée, qui représentent selon lui une impasse collective.
Le responsable du MSA insiste sur l’engagement citoyen des Touaregs et leur participation à la vie nationale, à l’instar des autres communautés maliennes. Il appelle les leaders politiques, militaires et coutumiers à relayer ce message, afin d’empêcher toute instrumentalisation de la jeunesse par des acteurs cherchant à diviser. La cohésion et l’engagement collectif sont présentés comme des conditions indispensables à la stabilité du Mali.
Au-delà du discours politique, cet appel traduit l’urgence de reconstruire un tissu social mis à mal par plus d’une décennie de violences. Si l’initiative de Tamouzôk parvient à mobiliser durablement les forces vives locales, elle pourrait constituer un appui important aux efforts officiels de réconciliation. Mais son efficacité dépendra de la capacité de l’État à assurer la sécurité et à restaurer la confiance d’une population profondément meurtrie.