Le Conseil municipal de Dakar a élu, ce lundi, Abass Fall nouveau maire de la capitale avec 49 voix sur 88. Cette victoire dès le premier tour lui permet de succéder officiellement à Barthélémy Toye Dias, déchu de ses fonctions après sa condamnation judiciaire.
Quatre candidats étaient en lice : Ngoné Mbengue (30 voix), Daouda Guèye (8 voix), Mouhamed Massamba Sèye (1 voix) et Abass Fall, membre du parti Pastef, ministre du Travail et proche collaborateur du président Bassirou Diomaye Faye. Le seuil de 45 voix requis a été franchi dès le premier tour, confirmant un soutien politique solide en faveur du candidat de Pastef.
L’élection s’est tenue dans un climat marqué par la destitution de Barthélémy Toye Dias, dont la révocation a été actée après la confirmation de sa culpabilité dans l’affaire du meurtre du nervi Ndiaga Diouf en 2011. La décision de la Cour suprême, suivie par l’arrêté du préfet de Dakar, a mis fin à son mandat, ouvrant une nouvelle étape pour la gouvernance de la capitale.
L’installation d’Abass Fall par le préfet marque la reprise effective des affaires municipales. Le nouveau maire a promis d’incarner un leadership au-delà des clivages partisans : « Je ne serai pas le maire d’une chapelle politique, mais celui des Dakaroises et des Dakarois », a-t-il déclaré, affichant sa volonté de rassembler et de répondre aux attentes d’une capitale où la pression sociale et urbaine est forte.
Cette victoire conforte Pastef, désormais aux commandes de l’État, dans sa stratégie d’ancrage local. Après la victoire de Diomaye Faye à la présidentielle, la conquête de la mairie de Dakar constitue un levier symbolique et stratégique. Elle renforce aussi l’idée que le parti veut imposer sa marque sur l’ensemble des institutions du pays, malgré les tensions héritées de la période électorale.
La déclaration d’Abass Fall sur la transparence du processus électoral vise à rassurer dans un contexte politique encore fragile. Reste à savoir si son mandat parviendra à répondre aux attentes des habitants de Dakar, confrontés à des défis majeurs tels que la gestion des déchets, la mobilité urbaine et la transparence dans la gouvernance municipale. Pour nombre d’observateurs, ce scrutin pourrait être un test grandeur nature de la capacité de Pastef à traduire ses ambitions nationales en résultats concrets au niveau local.