La Commission électorale indépendante (CEI) a enregistré plus de cinquante dossiers de candidature pour la présidentielle prévue le 25 octobre en Côte d’Ivoire. Les prétendants avaient jusqu’au 27 août minuit pour soumettre leurs dossiers. L’institution dispose désormais de trois jours pour transmettre l’ensemble des documents au Conseil constitutionnel, chargé de vérifier l’éligibilité des candidats et de publier, d’ici au 10 septembre, la liste définitive des concurrents.
Parmi les dossiers déposés figurent ceux des principales figures politiques : le président sortant Alassane Ouattara, investi par le RHDP, Pascal Affi N’Guessan pour le Front populaire ivoirien (FPI) et Simone Ehivet, ex-première dame, pour le Mouvement des générations capables (MGC). Le PDCI et le PPA-CI ont, de leur côté, soumis les candidatures de Tidjane Thiam et de l’ancien président Laurent Gbagbo, malgré leur absence de la liste électorale officielle publiée en juin par la CEI. Aucun de ces deux partis n’a opté pour un candidat de substitution.
Ce choix a provoqué des tensions dans les rangs des formations concernées. Au PDCI, le député Jean-Louis Billon a présenté sa candidature sous la bannière du Congrès démocratique, une coalition regroupant huit partis. Au PPA-CI, Ahoua Don Mello s’est également lancé avec ce qu’il qualifie de « candidature de précaution », afin d’éviter que sa formation ne soit exclue du scrutin. Ces initiatives individuelles ont entraîné leur mise à l’écart par les directions de leurs partis.
Des figures indépendantes, comme le député Antoine Tiémoko Assalé ou l’ancien préfet d’Abidjan Vincent Toh Bi-Irié, ont aussi choisi de briguer la magistrature suprême. En revanche, deux anciens poids lourds de la vie politique ivoirienne seront absents : Guillaume Soro, en exil, et Charles Blé Goudé, aujourd’hui à la tête du Cojep. Condamnés par la justice, ils ont été radiés de la liste électorale et ne pourront donc pas se présenter.
La prochaine étape sera l’examen minutieux des dossiers par le Conseil constitutionnel, qui devra contrôler les parrainages et trancher sur les cas les plus sensibles, notamment ceux de Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam. Le verdict attendu d’ici le 10 septembre déterminera le paysage définitif de cette présidentielle, qui s’annonce disputée et sous haute surveillance, dans un pays marqué par des tensions politiques persistantes depuis la crise post-électorale de 2010-2011.