Par un arrêté signé il y a quelques jours, 400 sociétés de sécurité privée ont été officiellement dissoutes, marquant un tournant décisif dans la régulation de ce secteur en pleine expansion mais jusqu’ici peu encadré. L’initiative, portée par le Général de Division Mohamed Toumba, Ministre d’État en charge de l’Intérieur, vise à mettre fin à un chaos juridique et opérationnel qui durait depuis des années.
Cette mesure radicale intervient dans un contexte où les failles du secteur étaient devenues criantes. Depuis des années, de nombreuses sociétés opéraient sans cadre juridique clair, souvent sous de simples autorisations provisoires. Cela a favorisé la prolifération de structures informelles, parfois peu scrupuleuses, aux pratiques douteuses. Les abus étaient nombreux : salaires dérisoires, agents non déclarés, horaires excessifs, et absence totale de couverture sociale. Pour l’État, il devenait impératif de restaurer l’ordre et la légitimité dans ce domaine.
Le décret adopté en février 2025 par le Conseil des ministres, sous la présidence du Général Abdourahamane Tiani, a posé les bases d’un nouveau cadre légal. Ce texte a introduit des exigences strictes pour toute entreprise exerçant dans la sécurité privée. Désormais, une autorisation formelle d’une durée de cinq ans est obligatoire, non transférable, accompagnée d’une enquête de moralité sur les dirigeants. Il encadre également de manière rigoureuse le port d’armes, interdit aux sociétés privées d’exercer des missions régaliennes, et met en place une commission de suivi dédiée.
L’arrêté du 18 septembre ne fait donc qu’appliquer cette réforme, après un délai de six mois accordé aux entreprises pour se mettre en conformité. Celles qui n’ont pas respecté ces nouvelles règles sont automatiquement radiées. Parmi elles, on retrouve aussi bien des noms bien établis que des structures quasi inconnues, illustrant l’étendue de la réorganisation en cours. Le texte ministériel rappelle d’ailleurs que toute entité contrevenant à cette décision s’expose à des sanctions.