Yaoundé, la capitale camerounaise, abrite depuis lundi le 96e Conseil stratégique et technologique de l’Association africaine de l’Eau et de l’Assainissement. Cet événement majeur rassemble des acteurs clés du secteur venus d’une quarantaine de pays du continent pour trouver des réponses urgentes aux défis de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement.
Les travaux de cette assemblée, qui se poursuivront jusqu’au 20 novembre, sont articulés autour d’un thème central : “Gestion durable des ressources en eau et renforcement des services d’eaux et d’assainissement : quels leviers stratégiques pour des actions fortes en Afrique”. L’objectif déclaré est de formuler des propositions concrètes pour garantir un accès équitable, durable et universel à l’eau. La réunion mobilise un panel diversifié comprenant des opérateurs publics, des entreprises, des experts, des chercheurs ainsi que des partenaires techniques et financiers.
Cette rencontre se tient dans un contexte africain particulièrement alarmant. Le continent subit de plein fouet les effets conjugués d’une diminution accélérée de ses ressources hydriques, de la pression d’une croissance démographique rapide et d’une urbanisation souvent non maîtrisée. Ces facteurs, exacerbés par l’impact tangible du changement climatique, créent une pression sans précédent sur les infrastructures existantes et menacent la sécurité hydrique de millions d’Africains, rendant les objectifs de développement durable dans ce domaine plus difficiles que jamais à atteindre.
Les perspectives qui découleront de ce sommet seront scrutées à la loupe. Les participants ont pour mandat d’identifier des solutions innovantes et adaptées aux réalités locales. Le succès de cette rencontre se mesurera à la capacité des États à traduire les recommandations en politiques publiques efficaces et en investissements tangibles. L’enjeu est de passer du dialogue à l’action pour inverser la courbe du stress hydrique et honorer les engagements internationaux en matière d’accès à l’eau potable, un droit fondamental qui reste une denrée rare pour une part significative de la population africaine.
L’appel lancé par le président de l’AAEA, Blaise Moussa, résonne comme un rappel des fondamentaux. En soulignant que “l’eau constitue une ressource essentielle pour l’amélioration de la santé publique et le développement socioéconomique”, il replace le débat au cœur des enjeux de stabilité et de prospérité du continent. Sans une gestion rationnelle et collective de cette ressource vitale, aucun projet de développement ambitieux n’est envisageable.
Le choix du Cameroun pour accueillir ces assises n’est pas anodin. Le pays, comme nombre de ses voisins, est lui-même confronté à d’importants défis dans la distribution d’eau potable, notamment dans ses grandes métropoles et zones rurales. Cette réunion place ainsi le pays sous les projecteurs, l’obligeant à montrer l’exemple en matière de réformes et d’investissements dans le secteur. Elle représente une opportunité pour les décideurs camerounais de partager leurs expériences et de puiser dans les bonnes pratiques éprouvées ailleurs sur le continent.



