Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a lancé un avertissement sans équivoque devant le Conseil de sécurité : la situation sécuritaire en Afrique de l’Ouest et au Sahel atteint un niveau critique, exigeant une réponse régionale unifiée et urgente contre le fléau terroriste.
Antonio Guterres a insisté sur la nécessité impérieuse d’une action collective et cohérente, fondée sur un consensus politique large. Il a appelé tous les pays de la région au dialogue et à une collaboration renforcée pour consolider l’architecture de sécurité commune. Le chef de l’ONU a également pointé du doigt le déficit chronique de financement, tant pour la coordination des efforts antiterroristes que pour les plans humanitaires destinés à soulager les populations civiles.
Cet appel intervient dans un contexte de fragmentation politique et sécuritaire croissante dans la bande sahélo-sahélienne. La région est en proie à une spirale de violence où les groupes jihadistes, profitant des faiblesses étatiques et des tensions intercommunautaires, étendent leur influence et leurs attaques vers les pays côtiers du Golfe de Guinée. Les multiples transitions politiques et les coups d’État récents ont parallèlement affaibli les cadres de coopération régionale, comme le G5 Sahel.
Les perspectives, si la situation actuelle perdure, sont sombres. Sans une unité d’action et un soutien financier international accru, la crise risque de s’enliser et de s’étendre géographiquement, avec des conséquences humanitaires de plus en plus désastreuses pour des millions de personnes. L’absence de stratégie commune pourrait également exacerber les rivalités entre États et miner davantage la stabilité de toute l’Afrique de l’Ouest.
Au-delà de la seule réponse militaire, Antonio Guterres a placé la lutte contre les causes profondes du terrorisme au cœur de son plaidoyer. Il a souligné que les terroristes prospèrent là où le contrat social est rompu. L’extrémisme gagne du terrain dans un terreau fertile constitué par la pauvreté endémique, le manque d’éducation et d’opportunités pour la jeunesse, ainsi que les défaillances en matière de gouvernance, de droits de l’Homme et de fourniture de services publics.
“Réparer ces fractures, investir dans un développement global et transformer le désespoir en opportunité constituent notre meilleure défense contre la radicalisation”, a-t-il affirmé. Cette analyse reconnaît que la solution ultime ne sera pas uniquement sécuritaire. Elle passe par un engagement politique et financier de long terme pour reconstruire la confiance entre les citoyens et leurs institutions, et pour offrir des alternatives durables à l’idéologie violente.



