Sans la moindre surprise, le Marocain Achraf Hakimi a été sacré Joueur africain de l’année 2025, ce mercredi lors des CAF Awards organisés à Rabat. Le défenseur du Paris Saint-Germain a devancé l’Égyptien Mohamed Salah et le Nigérian Victor Osimhen, confirmant ainsi son statut de footballeur africain le plus en vue de l’année écoulée. Cette consécration individuelle s’inscrit dans une soirée de triomphe collectif pour le royaume chérifien, qui a trusté une grande partie des trophées.
La saison 2025 d’Achraf Hakimi justifie amplement cette récompense. Avec le PSG, le latéral droit a remporté un doublé historique Ligue 1 – Ligue des champions, en plus d’atteindre la finale de la Coupe du monde des clubs et de soulever la Supercoupe d’Europe. Sur le plan statistique, ses performances offensives sont remarquables pour un défenseur, avec notamment quatre buts et cinq passes décisives en Ligue des champions. Il a surtout marqué de son empreinte les moments décisifs de la campagne européenne, inscrivant un but en demi-finale contre Arsenal et en finale face à l’Inter Milan.
Ce sacre couronne une ascension continue pour Hakimi, finaliste malheureux du trophée en 2023 et 2024. Il intervient dans un contexte footballistique marqué par l’émergence du Maroc comme puissance continentale, un an après l’exploit historique des Lions de l’Atlas en Coupe du monde 2022. Cette dynamique est renforcée par le sacre planétaire des U20 marocains, également honorés lors de la cérémonie. Toutefois, cette consécration sportive survient dans une période personnelle complexe pour le joueur, toujours mis en examen pour viol et confronté à des procédures judiciaires en France.
La perspective immédiate pour Hakimi et le Maroc est la prochaine Coupe d’Afrique des Nations. Une ombre plane cependant sur la participation du joueur, arrivé à Rabat avec une cheville blessée, équipée d’une botte de protection. Son état physique sera un enjeu crucial pour les ambitions du Maroc, qui rêve de transformer sa domination individuelle en trophée collectif. À plus long terme, ce prix consolide la position du football marocain, désormais producteur de talents de classe mondiale et modèle de développement structurel sur le continent.
Au-delà du cas Hakimi, la cérémonie a confirmé l’hégémonie marocaine. Ghizlane Chebbak a été élue Joueuse africaine de l’année, récompensant sa carrière exemplaire et son rôle dans le parcours finaliste du Maroc à la CAN féminine. Les espoirs nationaux ont également été célébrés, avec les sacres de Doha El Madani et Othmane Maamma comme meilleurs jeunes joueurs. Le gardien Yassine Bounou a, quant à lui, retrouvé le titre de meilleur portier, complétant un tableau presque parfait pour la fédération royale marocaine de football.
La soirée a toutefois permis à d’autres nations de briller. Le Nigeria a logiquement été désigné meilleure sélection féminine après son titre continental. Le Cap-Vert a vu son sélectionneur Bubista récompensé pour avoir qualifié l’archipel pour sa première Coupe du monde. Sur le plan des clubs, l’égyptien Pyramids FC a été sacré, ainsi que son attaquant congolais Fiston Mayele, meilleur joueur interclubs, actant l’essor d’un nouveau compétiteur face aux historiques du championnat égyptien. Ces résultats rappellent que le paysage footballistique africain, bien que dominé par le Maroc cette année, reste diversifié et compétitif.
En définitive, les CAF Awards 2025 ont dessiné une carte du football africain où le Maroc occupe une place centrale, tant par ses talents individuels que par la solidité de ses structures. Le sacre d’Achraf Hakimi en est le symbole le plus éclatant. Il pose également la question de la capacité du royaume à convertir cette suprématie collective en titres majeurs avec ses sélections seniors, le prochain test étant la CAN, pour laquelle Hakimi, malgré son prix et ses honneurs, arrive en position de douteur.



