Meta, la maison mère de Facebook, est de nouveau visée par une plainte au Kenya. Une ONG kényane et deux particuliers éthiopiens l’accusent de contribuer à propager les discours de haine en Afrique, notamment dans le cadre du conflit en cours depuis novembre 2020 au Tigré.
Le premier plaignant est un universitaire éthiopien, Abraham Meareg dont le père, professeur de chimie à l’université de Bahir Dar dans le nord-ouest de l’Éthiopie, a été abattu en 2021, après avoir été visé par une série d’appels au meurtre publiés sur Facebook, des messages qu’il avait signalés plusieurs fois à la plateforme pour tenter en vain de les faire supprimer. Son fils, désormais exilé aux États-Unis, considère que si Facebook faisait correctement son travail de modération des discours de haine, son « père serait toujours en vie ».
Le second plaignant, Fisseha Tekle, est un employé éthiopien d’Amnesty International, victime d’une campagne de harcèlement en ligne, alors qu’il travaillait à documenter les violations des droits de l’homme commises par toutes les parties en conflit au Tigré.
Moins de modérations pour les contenus provenant d’Afrique
L’Institut Katiba enfin, une association kényane de défense des droits de l’homme, s’associe à la plainte. Ensemble, ils réclament que Facebook modifie les critères de son algorithme. Selon eux, en mettant en avant les contenus qui suscitent « partages » et « réactions », il contribuerait à propager et à rendre virale les discours violents et haineux.
Les plaignants reprochent également à Facebook de ne pas investir suffisamment dans la modération des contenus, gérés depuis son pôle de Nairobi. Ils estiment qu’en la matière, les utilisateurs africains sont « discriminés » comparés à d’autres régions du monde. Pour le moment, l’entreprise Meta n’a pas réagi à ces accusations.
RFI