La Cédéao a fermement condamné la tentative de putsch annoncée mercredi 21 décembre en Gambie. Selon le gouvernement, « certains soldats complotaient » pour renverser le président Adama Barrow, réélu en décembre 2021. Depuis son arrivée à la tête de l’État en 2017, après 22 de pouvoir de Yahya Jammeh, le président Barrow a fait de la réforme des services de sécurité une priorité. Une réforme difficile.
Quatre militaires ont été arrêtés, trois « complices » sont recherchés. La situation est calme à Banjul, selon des habitants. Le gouvernement gambien a publié les noms de sept militaires soupçonnés. Le caporal Sanna Fadera de la marine « est le meneur présumé » selon le communiqué officiel. Les autres soldats arrêtés sont un caporal du premier bataillon d’infanterie, un caporal de la police militaire et un sergent de la marine.
L’ombre de Yahya Jammeh
Ce n’est pas la première fois qu’Adama Barrow fait face à une tentative de coup d’État : en 2017, juste après le départ forcé de Yahya Jammeh, 12 militaires avaient été arrêtés pour complot contre le nouveau président. « Il y a toujours une méfiance entre Adama Barrow et l’armée », souligne un bon connaisseur du pays. Depuis son arrivée au pouvoir, les institutions sont protégées par une mission de la Cédéao, prolongée plusieurs fois à la demande du chef de l’État. Ce sont des soldats sénégalais qui sécurisent la présidence. Et « cela génère une frustration chez les militaires et dans l’opinion » poursuit notre interlocuteur.
Cette tentative de coup pourrait-elle avoir un lien avec Yahya Jammeh, en exil en Guinée équatoriale, et dont l’ombre plane toujours en Gambie ? En tout cas, la police a arrêté Momodou Sabally, ancien ministre sous le régime de Jammeh, après la diffusion d’une vidéo qui suggère qu’Adama Barrow sera renversé avant les prochaines élections locales, prévues en 2023. Son parti, l’UDP, demande sa « libération immédiate ».
RFI