En Tunisie, l’année 2023 sera ponctuée de rendez-vous électoraux. Le pays est en attente du second tour des législatives et d’autres échéances comme l’élection d’une seconde chambre dite Conseil des régions. Autant d’étapes qui doivent contribuer à instaurer la démocratie par la base dont le Président tunisien se revendique. Peu d’enthousiasme pourtant pour ce calendrier présidentiel sur le terrain.
Faire table rase du passé. Instaurer ce qu’il appelle une « vraie démocratie ». C’est le cap que s’est fixé le président tunisien Kaïs Saïed.
Le maître de Carthage – qui détient les pleins pouvoirs depuis un an et demi et dont l’acte fondateur a été le gel puis la dissolution de l’Assemblée nationale – voit 2023 comme l’année qui va concrétiser son projet politique pour la Tunisie.
Principaux rendez-vous de l’année :
– Le second tour des législatives, dont la date n’a pas encore été fixée.
– L’élection – et c’est la grande nouveauté – d’un Conseil dit des régions au suffrage indirect. Avec des élus représentants chacun des 24 gouvernorats de Tunisie, cette seconde chambre entend officiellement donner plus de pouvoir à la base sur les projets de développement notamment.
Tenant de la démocratie dite directe, le président tunisien – qui a éliminé plusieurs contre-pouvoirs depuis sa reprise en main du pays – entend surtout continuer à écarter les élites traditionnelles du pouvoir.
Malgré un parlement bicaméral, celui-ci verra pourtant ses prérogatives affaiblies. Il n’investira plus le gouvernement, ne pourra que difficilement le censurer et verra l’initiative des lois revenir en priorité au président de la République.
Un projet politique qui semble peu enthousiasmer les Tunisiens à en croire le premier tour des législatives qui a attiré moins de 12% des votants.
rfi