En Mauritanie, l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz aura-t-il droit à un procès équitable ? C’est la question que posent ses avocats. Lors d’une conférence de presse, samedi 14 janvier, à Nouakchott, ils ont dénoncé « une cascade de violations de ses droits à tous les niveaux de la procédure. »
L’ancien chef de l’Etat doit être jugé, dans dix jours, le 25 janvier, en même temps qu’une dizaine d’autres hautes personnalités, pour des faits de corruption, de blanchiment d’argent ou encore d’enrichissement illicite. Cependant, les avocats de Mohamed Ould Abdel Aziz dénoncent un procès politique.
Joint par RFI, Maître Ciré Cledor Ly se plaint notamment de ne toujours pas avoir eu accès au dossier judiciaire.
« L’audience approche. Le greffier, lui, dit qu’il n’a pas reçu d’ordre pour nous remettre le dossier, alors que nous avons droit non seulement à une copie des pièces et des procès-verbaux mais encore, nous avons la faculté de réclamer l’intégralité du dossier et avoir les textes de procédure à nos frais. Nous avons donc écrit pour avoir l’intégralité, à nos frais et, jusqu’à ce jour, absolument rien. Il nous restera huit jours, lundi, et vous comprenez bien qu’avec 8 000 à 10 000 pièces, demander aux avocats de préparer la défense du président avec lui – parce qu’il faudrait qu’il voie ce dont on l’accuse et qu’il nous oriente sur les éléments qui permettent d’apporter la contre-vérité de ce qui est allégué dans toute chose – en fait, c’est impossible en huit jours. Si nous n’avons pas le dossier du tribunal, de la Cour criminelle, cela veut dire que nous, comme notre client, comparaîtrons sans être préparés et ce n’est pas un procès équitable ».