Tundu Lissu, l’un des principaux leaders de l’opposition tanzanienne, s’apprête à rentrer au pays après cinq ans d’exil. Cet ancien député de l’opposition et actuel vice-président de Chadema, le principal parti d’opposition du pays, a fui la Tanzanie après une tentative d’assassinat en 2017 pour s’installer en Belgique. La semaine dernière, il a annoncé son retour prévu le 25 janvier alors que le gouvernement Tanzanien a annoncé la levée de l’interdiction des meetings d’opposition.
Tundu Lissu a fui son pays en 2017, après avoir été grièvement blessé lors d’une tentative d’assassinat. À l’époque, le président John Magufuli, dont le régime a été marqué par la répression, venait tout juste d’interdire les rassemblements de partis politiques.
Il y a deux ans, l’arrivée au pouvoir de sa vice-présidente Samia Suhulu Hassan a marqué une rupture : elle a notamment tendu la main à l’opposition et autorisé la réouverture de médias interdits.
Aujourd’hui, la levée de l’interdiction des meetings d’opposition est un nouveau signe d’ouverture estime Tundu Lissu, suffisamment encourageant pour rentrer, ajoute-t-il :
Pendant 7 longues années, le gouvernement a interdit aux partis d’opposition de mener toutes activités politiques, que ce soit des rassemblements ou autre. Cette interdiction illégale a été levée par la présidente au début du mois, mais avant cela nous avons été en discussion pendant au moins 6 mois avec son gouvernement pour trouver des solutions à l’impasse politique dans laquelle était le pays. Ce dialogue a permis non seulement la levée de l’interdiction d’activité politique mais également la libération de centaines de prisonniers politiques, dont des leaders et des militants de notre parti qui étaient en prison, en raison de leur opinion. La présidente s’est également engagée, ainsi que son gouvernement et son parti à procéder à des réformes qui vont aboutir à des changements constitutionnels dans les jours à venir. Donc oui je pense que ces changements sont des signes positifs, qui vont nous permettre de poursuivre notre lutte pour la démocratie.
« Il reste beaucoup de travail à accomplir pour arriver à une véritable démocratie », admet-il, tout en ajoutant qu’il revient pour « le nouveau départ de notre nation ».