Réuni autour d’une session de travail, l’UGTT, principal syndicat de Tunisie a condamné, vendredi 3 février, ce qu’elle qualifie de discours hostile du chef de l’État à son encontre. Cela fait plusieurs jours que la tension monte entre l’organe syndical et Kaïs Saïed au point où le journal de l’UGTT est allé jusqu’à titrer « La guerre est déclarée ».
À l’origine de l’escalade, l’arrestation, mardi 31 janvier, d’Anis Kaabi, un leader syndicaliste. Une détention qui est intervenue dans la foulée d’un discours de Kaïs Saïed dans lequel il s’en est pris à ceux – qu’il appelle les « ennemis de la nation » – qui bloquent les routes et le pays selon lui. Anis Kaabi, secrétaire général du syndicat Tunisie autoroutes, participait, avec certains de ses collègues, à un mouvement de grève contre la mauvaise gestion de l’entreprise – selon eux – et pour de meilleures conditions de travail.
Pertes financières
Il est poursuivi désormais pour avoir entraîné des pertes financières importantes à la société qui l’emploie. La passe d’armes autour de son cas est le dernier épisode d’une suite d’accrochages entre le plus grand syndicat du pays – qui revendique un million de membres – et le palais de Carthage. Après avoir soutenu la prise des pleins pouvoirs par Kaïs Saïed en juillet 2021, l’UGTT a multiplié ensuite ses réserves face à la voie empruntée par le président tunisien.
Soutiens
En cause notamment, les tractations que son gouvernement mène avec le FMI pour l’octroi d’une nouvelle salve de prêts. Face à cette escalade, l’UGTT a reçu le soutien de plusieurs syndicats étrangers et notamment français comme Force Ouvrière.
rfi