À l’approche du Sommet africain du Climat, programmé du 4 au 6 septembre au Kenya, la société civile se mobilise pour sensibiliser l’opinion publique à l’urgence de soutenir un développement durable en Afrique, tout en renonçant aux énergies fossiles. Une conférence virtuelle tenue le jeudi 17 août a rassemblé des experts en énergies renouvelables et transition énergétique dans le but de jeter les bases de la COP28 à Dubaï.
Les préparatifs ne visent pas à implorer lors de la COP28. Des voix éminentes, à l’instar de Nnimmo Bassey, connu pour son engagement en faveur des populations du delta du Niger au Nigeria, appellent à des réparations. Nnimmo Bassey, témoin de soixante années de ravages causés par la pollution pétrolière dans le delta, souhaite profiter du Sommet africain du climat pour attirer l’attention des dirigeants sur les séquelles de l’extraction pétrolière. Une démarche essentielle face à la tentation de suivre les modèles occidentaux.
Si des pays comme le Sénégal et la RDC persistent dans l’exploitation de leurs réserves de pétrole et de gaz, d’autres voix s’élèvent pour rappeler les conséquences néfastes sur les populations locales. Ibrahima Thiam, membre de l’ONG allemande Fondation Rosa Luxembourg, collabore avec les communautés touchées par l’extraction pétrolière au Sénégal, mettant en lumière les aspects sombres de cette activité.
Pour Wangari Muchiri, directrice de l’Afrique au Conseil mondial de l’énergie éolienne, l’exploitation des hydrocarbures est une voie peu judicieuse. Elle plaide pour une libération des énergies renouvelables, encore largement inexploitées sur le continent. Malgré un potentiel de 1 800 gigawatts en énergie éolienne, l’Afrique n’en utilise que 7,3 gigawatts, une situation inacceptable alors que la moitié de la population africaine demeure privée d’accès à l’électricité.
Le sommet à Nairobi se concentrera sur l’équilibre entre l’accès à l’énergie et la lutte contre les changements climatiques. L’objectif est de rassembler l’Afrique derrière une vision commune en préparation de la COP28. La scène internationale attend un message fort et unifié de l’Afrique en faveur d’un avenir durable et énergétiquement responsable.