Le 18 janvier, une manifestation en faveur de l’Alliance des États du Sahel (AES) s’est tenue à Paris. Ce rassemblement visait à exprimer un soutien à la décision des autorités du Mali, du Niger et du Burkina Faso de se retirer de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Cet événement intervient en réaction à une manifestation organisée le 11 janvier dernier, dans la même ville, par des partisans du maintien de ces trois pays au sein de la CEDEAO. Selon le média AES info, cette nouvelle mobilisation a réuni une importante partie de la diaspora africaine, qui soutient les transitions en cours dans ces trois États sahéliens.
La décision de quitter la CEDEAO, annoncée en janvier 2024, s’inscrit dans une période de tensions accrues entre les dirigeants de Bamako, Niamey, Ouagadougou et les institutions ouest-africaines. Ces trois pays, dirigés par des régimes militaires, ont critiqué la CEDEAO pour ce qu’ils considèrent comme une ingérence dans leurs affaires internes, notamment à la suite des sanctions imposées après les coups d’État.
L’Alliance des États du Sahel, officiellement créée par les trois pays, vise à promouvoir une coopération régionale indépendante axée sur des priorités sécuritaires, économiques et politiques communes. Le retrait définitif de la CEDEAO est prévu pour le 29 janvier 2025, marquant une nouvelle ère de relations diplomatiques et régionales.
La mobilisation parisienne a mis en lumière l’adhésion croissante d’une partie de la diaspora africaine à cette initiative. Les manifestants ont exprimé leur confiance dans le projet de l’AES, perçu comme une réponse aux défis sécuritaires et économiques auxquels font face les pays sahéliens. Cette dynamique révèle également une fracture au sein des communautés diasporiques sur les choix politiques des pays concernés.
Si l’AES suscite un engouement notable, elle soulève également des questions. La capacité des trois pays à surmonter les défis structurels et à garantir une gouvernance efficace reste une interrogation majeure. De nombreux observateurs s’interrogent sur les conséquences économiques et diplomatiques de cette rupture avec la CEDEAO, notamment pour les relations commerciales et la stabilité régionale.